La lutte contre l’antibiorésistance ne sera possible que si tous les acteurs peuvent y prendre part - La Semaine Vétérinaire n° 1520 du 14/12/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1520 du 14/12/2012

Le SNVECO nous adresse ses réactions sur l’antibiorésistance et le droit de délivrance des médicaments.

Entre nous

VOUS AVEZ LA PAROLE

Auteur(s) : LE SYNDICAT NATIONAL DES VÉTÉRINAIRES CONSEILS (SNVECO)

Le rapport de l’Anses-ANMV le montre : la consommation d’antibiotiques (en tonnes) par les filières de productions animales a nettement diminué depuis dix ans (- 31,2 %) toutes filières confondues, de même que les niveaux d’exposition (- 28,8 % en filière porcine, - 26 % en filière cunicole en cinq ans). Les initiatives volontaires de restriction de prescription d’antibiotiques critiques ont montré leur efficacité (baisse de 51,8 % de l’exposition des porcs).

Ces baisses de consommation et d’exposition ont été obtenues sans mesures réglementaires, par des actions volontaires des acteurs des filières : un moratoire sur les C3C4 en filière porcine, un accord interprofessionnel en filière cunicole, des actions des vétérinaires prescripteurs en productions animales.

Le SNVECO regroupe les vétérinaires libéraux qui interviennent en filière de productions organisées. Il a participé activement aux réunions qui ont abouti à la rédaction du plan de lutte contre l’antibiorésistance, et en partage les objectifs. Nos adhérents se sont pleinement impliqués dans les initiatives engagées auprès de leurs clients.

Nous sommes cosignataires, au sein de la FSVF1, du communiqué « Antibiorésistance, les vétérinaires s’engagent » du 8 décembre 2011.

La réussite du plan, donc de la lutte contre l’antibiorésistance, ne sera possible que si tous les acteurs peuvent y prendre part, et à la condition de conserver un maillage vétérinaire sur tout le territoire et dans toutes les filières de production.

Le soupçon de conflit d’intérêt lié à notre droit de délivrance n’a pas lieu d’être.

→ Professionnels de santé, nous assumons avec éthique et responsabilité nos activités de prescription et de délivrance des médicaments vétérinaires, y compris les antibiotiques.

→ La délivrance des médicaments par le vétérinaire est particulièrement bien encadrée par le Code de déontologie. Elle n’est autorisée qu’à leurs seuls clients, dans le cadre d’une relation technique, à la suite d’une prescription issue d’un diagnostic vétérinaire. Elle implique une connaissance approfondie des élevages (visites de suivi, analyse du contexte épidémiologique, réalisation d’examens complémentaires, critères zootechniques, contraintes d’élevage, etc.).

→ L’importance des critères économiques en productions animales est une barrière à toute dérive : nos clients nous jugent sur la qualité de nos conseils, mais aussi sur leur pertinence économique. Les coûts de traitement sont particulièrement surveillés. La comparaison avec la santé humaine est donc inappropriée. La délivrance des produits vétérinaires reste une voie juste de rémunération du conseil, qui permet une efficacité globale, pratique et économique pour nos clients. Ainsi, ils n’ont pas à se déplacer afin d’obtenir les médicaments nécessaires au suivi thérapeutique de leurs troupeaux. En termes d’antibiorésistance, l’observance des traitements est primordiale, tout retard ou interruption a des conséquences négatives.

→ Modifier les équilibres économiques actuels se révélera contre-productif dans la lutte contre l’antibiorésistance : perte du maillage vétérinaire libéral sur l’ensemble du territoire et dans les filières de production, diminution importante de la pharmacovigilance, baisse de la veille sanitaire nationale.

En Europe, les Pays-Bas ont étudié l’hypothèse du découplage et ne l’ont pas retenue. Le maintien d’un réseau vétérinaire performant devient alors trop important pour les finances publiques. Au Danemark, qui a opéré le découplage en échange d’un suivi vétérinaire entièrement financé par l’État, le nombre de visites obligatoires a été réduit en raison, là aussi, du coût pour les finances publiques…

En conclusion, le SNVECO renouvelle son soutien à l’application du plan de lutte et de ses quarantes mesures, dont certaines sont majeures : adaptation des bâtiments d’élevage, promotion des mesures de prophylaxie sanitaires et médicales, formation des intervenants, promotion de guides de bonnes pratiques en antibiothérapie en s’appuyant sur le travail des organismes techniques vétérinaires, utilisation de tests normés lors des examens complémentaires, etc.

Nous attendons les conclusions des travaux du CGAAER2, mais mettons en garde contre des mesures coercitives qui menaceraient l’économie de nos structures et seraient ainsi contre-productives en termes de lutte contre l’antibiorésistance.

  • 1 Fédération des syndicats vétérinaires de France.

  • 2 Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux.

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