Gérer les rassemblements de chevaux du point de vue sanitaire - La Semaine Vétérinaire n° 1520 du 14/12/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1520 du 14/12/2012

Formation

ÉQUIDÉS

Auteur(s) : Josh Slater*, Marine Neveux**

Fonctions :
*professeur au Royal Veterinary College de Londres. Article tiré d’une conférence présentée lors du 1er colloque du Respe, le 22 novembre 2012 à Cabourg (Calvados).

POINTS FORTS

– Il faut planifier, anticiper, disposer d’un plan de biosécurité évolutif, dynamique, les jours qui précèdent et pendant la compétition, avec un mot d’ordre : communiquer.

– Le dispositif doit comporter des plans de confinement différents, car chaque maladie se propage selon des caractéristiques propres.

– Il convient d’être clair sur les différents points de contrôle et les responsabilités associées.

Les chevaux sont sans doute les animaux domestiques les plus mobiles. Ils voyagent autant que les hommes. Si les maladies équines ne sont pas nouvelles, elles nécessitent un suivi. Les vétérinaires, mais aussi les professionnels de la filière et les amateurs se doivent d’être attentifs en raison des pertes économiques induites, et des conséquences en termes de bien-être animal. Il suffit de se rappeler le cas de la grippe en Australie en 2007 : 80 000 cas ont concerné 10 500 écuries, et le coût de la gestion de cette épizootie s’est élevé à plus d’un milliard de dollars ! Les États-Unis ont dû faire face à des cas d’herpès virus équins importants et, dans les années 2000, le virus West-Nile a eu un impact majeur.

LES EXIGENCES

Avant de commencer toute épreuve ou concours hippique, les exigences à l’entrée doivent être claires : certification, tests, existence ou non d’un plan de quarantaine, etc. En outre, la question n’est pas seulement d’édicter des règles, mais de les faire respecter. Parfois, pour que des chevaux puissent concourir, certaines deviennent un peu trop accommodantes…

LE PLAN DE BIOSÉCURITÉ

Dans toute compétition équestre, le plan de biosécurité poursuit plusieurs objectifs : prévenir dès l’arrivée des concurrents les infections et leur diffusion, procéder à des mesures de confinement si nécessaire et, dans les cas de maladie déclarée, appliquer des mesures de nettoyage des installations et d’évacuation éventuelle des chevaux, etc.

La gestion et l’identification sont les deux points essentiels, suivis d’un plan adaptable et évolutif.

Pour éviter la diffusion des maladies, il convient de restreindre les mouvements de personnes et de chevaux, mais aussi d’animaux domestiques. Beaucoup de cavaliers ont des chiens, or ils peuvent constituer de bons vecteurs pour certains agents pathogènes. En outre, mieux vaut s’assurer de l’existence d’une structure d’isolement, ce qui n’est pas toujours le cas, et identifier les zones à risque.

LES POINTS DE CONTRÔLE

Les différents points de contrôle et les responsabilités qui y sont associées méritent d’être définis précisément.

Le contrôle frontalier est important, car il réduit le risque d’introduction de maladie. Toutefois, pour les Jeux équestres mondiaux de 2014 sur les terres normandes, par exemple, il y aura peu de contrôles aux frontières, car beaucoup de chevaux feront le voyage par la route (alors que pour les concours internationaux, l’avion est souvent préféré).

Fréquemment, ce sont les responsables de santé animale qui interviennent, mais cela varie d’un pays à un autre et selon les épidémies qui ont pu s’y déclarer.

La première ligne de défense est constituée par les vétérinaires sur le terrain. C’est pour cela que le Réseau d’épidémiosurveillance en pathologie équine (Respe) joue un rôle important, il est le premier à détecter les signes de maladie. Les propriétaires et les vétérinaires repésentent un maillon essentiel dans cette détection.

LA COMMUNICATION

Quand les premiers cas de maladie apparaissent, la communication avec les médias devient essentielle, et elle doit être simple. Quand faut-il faire une déclaration ? Dès les premiers soupçons ou lorsque le diagnostic est avéré ? Si la communication est effectuée trop tôt, le risque de déclencher une panique est bien réel. Mais trop attendre suppose de faire face aux critiques sur l’absence de mesures de précaution.

Lors de la mise en place d’un plan de confinement, les règles génériques ne sont plus suffisantes, il faut un dispositif adapté à chaque maladie, qui se propage avec des caractéristiques différentes.

À l’évidence, procéder à des tests diagnostiques est indispensable, mais il convient d’être clair sur ceux que l’on veut conduire. Par exemple, le Respe a été une ressource essentielle pour l’interprétation des tests PCR lors des jeux Olympiques de Londres.

Identifier les chevaux qui ont pu être exposés directement à la maladie passe par une prise de température rectale deux fois par jour au minimum. Il faut savoir comment gérer cette surveillance et posséder des standards de référence.

S’il existe une possibilité d’évacuer le cheval malade hors des installations de la compétition, il convient de le faire. Il est par ailleurs essentiel de savoir où aller rechercher les informations nécessaires.

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