Les pharmaciens font cause commune avec les vétérinaires - La Semaine Vétérinaire n° 1516 du 16/11/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1516 du 16/11/2012

Prescription-délivrance

Actu

PHARMA

Auteur(s) : Éric Vandaële

Les pharmaciens s’engagent à défendre l’équilibre de la loi de 1975 et le libre choix des clients à s’adresser à un pharmacien, au vétérinaire-prescripteur ou à leur groupement agréé. Les industriels applaudissent.

Les présidents du Conseil supérieur de l’Ordre des vétérinaires, Michel Baussier, et du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, Alain Delgutte, ont enterré la hache de guerre entre les deux professions. Ils ont signé, le 30 octobre 2012, une « déclaration commune » de paix, ou au moins d’armistice, sur la prescription-délivrance du médicament vétérinaire.

L’Ordre des pharmaciens « s’engage », avec celui des vétérinaires, « à ne pas remettre en cause » la délivrance des médicaments par les vétérinaires ou les groupements. Il « s’engage aussi à ne pas exercer, de façon directe ou indirecte, d’influence visant à le remettre en cause ». En d’autres termes, les pharmaciens devraient cesser tout lobbying pour contester le couplage prescription-délivrance des vétérinaires.

Pour preuve de cet engagement, les officinaux auraient retiré leur plainte déposée il y a 4 ou 5 ans auprès de l’Autorité de la concurrence pour « abus de position dominante » des vétérinaires dans la délivrance des médicaments. Il n’est toutefois pas évident que ce retrait stoppe son (éventuelle) enquête sur le marché des médicaments vétérinaires.

Un équilibre législatif avec un prescripteur et 3 ayants droit

La déclaration commune rappelle l’équilibre de la loi de 1975 auquel « sont attachés » à la fois les vétérinaires – ce n’est pas nouveau–  et l’Ordre des pharmaciens. Le vétérinaire prescrit. Le pharmacien, le vétérinaire ou le groupement agréé délivre. Le détenteur des animaux s’adresse à l’un des 2 ou 3 ayants droit selon son libre choix.

Dans leur déclaration commune, les 2 organisations ordinales déclarent qu’« elles pourront s’associer à la justice pénale, sans préjudice des poursuites disciplinaires » devant les Ordres respectifs. L’emploi du futur ne constitue toutefois pas un engagement fort de l’Ordre des pharmaciens, mais une simple éventualité. Si l’Ordre des vétérinaires se porte toujours partie civile dans les affaires de pharmacie, y compris contre les confrères, celui des pharmaciens a plutôt tendance à excuser ses contrevenants, voire à les défendre. Selon lui, la faute revient surtout aux vétérinaires qui ne rédigeraient pas assez d’ordonnances, plutôt qu’aux officinaux « contraints » de délivrer sans prescription…

La chronologie des étapes

Ce soutien de l’Ordre des pharmaciens aux positions défendues par celui des vétérinaires a été obtenu au prix d’un rappel à la loi sur les différentes étapes de la prescription-délivrance.

→ Le vétérinaire rédige une ordonnance (obligatoire si le médicament est soumis à prescription) après un diagnostic établi à la suite d’un examen clinique ou “hors” examen clinique dans le cadre d’un bilan sanitaire d’élevage (BSE).

→ Le vétérinaire remet l’ordonnance à son client (sauf si ce dernier refuse de lui régler ses honoraires).

→ Pour l’achat des médicaments, le détenteur des animaux s’adresse à l’un des 2 ou 3 ayants droit de son choix.

Si les syndicats des vétérinaires et des pharmaciens le souhaitent, ils peuvent adhérer à la déclaration commune, sans toutefois avoir la possibilité de l’amender. Déjà, le président du Syndicat de l’industrie du médicament vétérinaire (SIMV) se réjouit que les pharmaciens s’engagent à défendre la délivrance des médicaments par les vétérinaires, à un moment où elle apparaît menacée dans le contexte de l’antibiorésistance.

Interdictions et sanctions

La déclaration commune rappelle 3 interdictions :

→ Interdiction de délivrer sans ordonnance les médicaments soumis à prescription.

→ Interdiction de substitution par le pharmacien.

→ Interdiction au vétérinaire de refuser de remettre l’ordonnance à un éleveur au (seul) motif que celui-ci souhaite s’approvisionner dans une officine (dans la mesure où l’éleveur a réglé les honoraires réclamés par le vétérinaire prescripteur).

Les deux Ordres soulignent les sanctions pénales maximales encourues :

– 30 000 € d’amende et/ou 2 ans de prison pour une délivrance sans ordonnance ;

– 75 000 € d’amende et/ou 4 ans de prison en cas d’abus de position dominante du vétérinaire (article L.420-6 du Code du commerce).

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr