LA SANTÉ VÉTÉRINAIRE OUVERTE AU PUBLIC À EQUITA’LYON

Sur le salon Equita’Lyon, conférences, démonstrations pratiques, posters, itinéraire ludique, films, photos, etc., permettent à chacun de décrypter la médecine vétérinaire (locomotion, alimentation, système respiratoire, anesthésie, reproduction, etc.). Certaines conférences interactives sont dédiées au jeune public, avec l’animation du professeur Olivier Lepage. Dans le contexte One Health, la santé du cheval est aussi étroitement liée à celle de l’homme et à sa position : un kinésithérapeute propose donc des ateliers autour d’un simulateur équestre. De la bonne posture du cavalier dépend le confort du dos de sa monture ! Pour l’édition 2012, le cheval âgé est particulièrement à l’honneur. Il bénéficie des progrès de la médecine vétérinaire, mais également de l’intérêt croissant des cavaliers pour assurer une vieillesse plus confortable à leurs montures. Equita’Lyon offre au final un bel exemple de communication auprès du grand public. Une formule qui a sa propre spécificité par rapport aux Equirencontres Avef-Merial, qui ont aussi lieu chaque année en décembre dans le cadre du Salon du cheval de Paris.

Coproscopie en direct

Une conférence puis un atelier pratique de coproscopie sont proposés au public afin de mieux cerner les problèmes parasitaires. Notre consœur Pascale Schott développe les cycles parasitaires et leurs particularités, ainsi que les stratégies de vermifugation. Après la théorie vient la pratique, avec la réalisation en direct d’une coproscopie, qui nécessite le recueil de crottins, puis leur pesée, une dilution, et enfin la filtration.

Vive l’élevage français !

Du côté du terrain, des rencontres s’organisent avec les vétérinaires présents au salon. Les échanges s’engagent autour du président de l’Association nationale du selle français (ANSF), Bernard Le Courtois, et du juge de race Jean-Louis Lenaury. Si le selle français est présent sur bien des podiums dans l’Hexagone et à l’international, la race souffre d’un essoufflement en termes d’image auprès des cavaliers, qui cèdent à la mode actuelle des races étrangères. « Le marché européen est fortement concurrentiel, reconnaît Bernard Le Courtois. Même si le selle français est aujourd’hui bien classé en concours de saut d’obstacles, les stud-books étrangers disposent d’un marketing puissant. » Faut-il pourtant rappeler que le cheval champion olympique est malgré tout un selle français, et que parmi les vainqueurs à Londres, une forte présence des pères selle français est observée ? « Au niveau du stud-book, nous essayons de nous recentrer sur une meilleure sélection. À partir de 2013, nous n’approuverons notamment les chevaux qu’à partir de 7 ans. »

L’une des problématiques de l’élevage français est le souhait de liberté à tous crins de l’Europe. « Régulièrement, les approbations sont interdites, poursuit Bernard Le Courtois. Si on écoutait Bruxelles, on ne pourrait plus faire de programme d’élevage. » À titre d’exemple, l’Europe considère que si le père et la mère sont selle français, le poulain est selle français, même si l’étalon n’est pas approuvé. « À l’heure actuelle, il est OC (origines connues), mais Bruxelles ne veut plus entendre parler des OC. »

L’Europe considère que, pour toutes les races équines, il n’y a pas besoin d’approbations, et elle « réagit au fur et à mesure », déplore Bernard Le Courtois.