Facebook perçu comme dangereux pour les données privées

Difficile aujourd’hui de se couper du monde et d’éviter les sites communautaires. Pourtant, Facebook, l’un des réseaux sociaux les plus utilisés avec près de 1 milliard d’inscrits, fait l’objet de critiques consécutives à divers dysfonctionnements. Si bien que de nombreux utilisateurs sont devenus méfiants vis-à-vis de cet outil et ne s’aventurent plus à y divulguer des données strictement privées. Ainsi, près de 1 utilisateur sur 2 en France compte ne plus fréquenter Facebook, selon un sondage réalisé par BVA¹ et publié dans Le Parisien en septembre dernier. 93 % des Français interrogés dans cette enquête connaissent ce réseau social, qui se prévaut de 25 millions d’utilisateurs actifs. Pourtant, plus de la moitié d’entre eux n’en ont pas une bonne image, 44 % ayant même prévu de le quitter. Les plus jeunes (25 à 34 ans) seraient en revanche plus nombreux à apprécier ce média. La méfiance vis-à-vis de Facebook provient essentiellement de problèmes de sécurité et de confidentialité des données : de vieux messages privés se sont récemment affichés sur le profil public de certains utilisateurs qui n’avaient pas configuré leur page comme il aurait fallu. Mieux vaut en effet bien connaître les fonctionnalités de cet espace “intime”…

Une question demeure, celle de la protection et de la confidentialité des données dans un espace public comme la Toile. D’un point de vue juridique, Facebook est un espace privé ouvert au public. L’accès aux informations personnelles des participants y est en principe restreint (à un groupe d’amis, notamment). Les écrits diffusés sur un réseau communautaire sont privés s’ils visent des personnes liées entre elles par une communauté d’intérêts. Toutefois, certaines informations qui concernent l’utilisateur peuvent être utilisées et diffusées à son insu par ses contacts et les amis de ses amis. On se souvient du cas du jeune Britannique Kevin Colvin, licencié par son employeur il y a quelques années. Après avoir fait croire qu’il s’absentait quelques jours pour une urgence familiale, des photos de lui déguisé en fée lors d’une soirée d’Halloween avaient été publiées sur Facebook et découvertes par sa direction.

De leur côté, les vétérinaires sont aussi méfiants vis-à-vis de ce réseau social. Ceux qui ont répondu au sondage mis en ligne sur notre portail WK-Vet.fr sont assez clairs sur la question des données privées sur Facebook : la plupart (95,5 %) déclarent ne pas avoir confiance dans ce média. Malgré tout, l’un des praticiens confiants dans cet outil web (4,5 %) explique qu’il suffit de prendre des précautions élémentaires : « Comme en informatique, les failles peuvent provenir du système comme de l’utilisateur lui-même. J’ai donc confiance… après avoir réglé correctement les paramètres de confidentialité, et en choisissant soigneusement les données que je soumets sur le Web ! »

Reste la question du devenir des données personnelles stockées dans les systèmes d’une entreprise américaine privée, ad vitam aeternam… À cela s’ajoute la question des libertés individuelles. « Curieuse époque, la Commission nationale de l’informatique et des libertés doit s’arracher les cheveux un par un ! D’un côté du monde, l’humanité lutte contre divers “stasis” ou autres intégristes qui bafouent allègrement toutes les libertés individuelles et le droit à l’intimité, tandis que, de l’autre côté, la planète twitte, facebook et blogue, livrant à la lecture de tous, sans aucun tabou, ses moindres pensées, ses photos les plus intimes, sans avoir la moindre conscience du danger que cela peut représenter. Comment passer un entretien d’embauche sereinement quand des photos d’un autre “vous”, ivre jusqu’à l’inconscience, circulent sur la planète Web ? Triste monde où l’intime est rendu public, quand le public, justement, est bien souvent étouffé… », commente un praticien qui n’a, bien entendu, aucune confiance en Facebook.

• 1 Sur un échantillon de 1 151 personnes.