5 erreurs classiques à éviter en médecine d’urgence - La Semaine Vétérinaire n° 1515 du 09/11/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1515 du 09/11/2012

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LU POUR VOUS

Auteur(s) : Philippe Zeltzman

Une étude1 passe en re­vue 5 erreurs fréquentes dans la gestion des urgences chez le chien et le chat.

1 > Utiliser toute la perfusion de choc

Les recommandations concernant la quantité de liquide de la perfusion dite de choc ont évolué. Auparavant, elle était calculée sur la base du volume sanguin total de l’animal : 60 ml/kg chez le chat et 60 à 90 ml/kg chez le chien. Or il est rarement nécessaire de remplacer la totalité de la volémie d’un animal.

Mieux vaut titrer la quantité de cristalloïdes en administrant de petits volumes (20 ml/kg) en 20 à 30 minutes. L’administration est répétée selon les besoins. Les critères à évaluer incluent le rythme cardiaque, l’état de conscience, le temps de remplissage capillaire et la qualité du pouls.

2 > Ignorer le tensiomètre du pauvre

Lorsqu’un animal est présenté en état de choc, la qualité du pouls peut être évaluée en palpant le pouls fémoral. La fonction cardio-vasculaire peut être estimée en auscultant le cœur en même temps. Idéalement, le pouls devrait correspondre aux battements cardiaques.

La présence d’un pouls fémoral indique une pression artérielle systémique supérieure à 60 mm Hg. Un pouls dans l’artère métatarse dorsale correspond à une pression supérieure à 90 mm Hg.

3 > Oublier les instruments de base pour estimer la déshydratation

Un animal sous perfusion devrait subir une analyse sanguine et urinaire quotidienne, incluant la mesure de l’hématocrite (norme 48 %), du taux de protéines totales (norme 75 g/l) et de la densité urinaire (norme 1025).

L’auteur préfère un état d’hydratation et d’hémodilution conduisant à un hématocrite de 35 %, un taux de protéines de 50 g/l, et une densité urinaire de 1018.

En outre, les électrolytes sont à mesurer quotidiennement chez les animaux sous perfusion. Un changement de natrémie de 0,5 mEq/l peut entraîner un œdème cérébral. La kaliémie doit également être mesurée chaque jour, car les cristalloïdes sont typiquement pauvres en potassium. Une supplémentation est donc parfois indiquée.

4 > Induire les vomissements de manière inappropriée

Il s’agit en fait d’une double erreur : induire les vomissements avec le mauvais médicament émétique et ignorer les contre-indications de l’induction des vomissements (voir encadré).

Les vomissements ne devraient être induits que sous 2 conditions : si l’animal est asymptomatique et si l’ingestion du toxique a eu lieu dans l’heure écoulée.

Le seul émétique utilisable à domicile par un propriétaire est l’eau oxygénée, chez le chien exclusivement. À la clinique, l’auteur préfère l’injection d’apomorphine ou l’usage d’eau oxygénée chez le chien, et un adrénergique agoniste α2 chez le chat.

5 > Hésiter à réaliser une thoracocentèse

Malgré l’hésitation de certains confrères, une thoracocentèse diagnostique ou thérapeutique peut sauver la vie d’un animal dyspnéique atteint d’une affection de l’espace pleural (pneumothorax, effusion pleurale).

L’asepsie doit être respectée. Une aiguille ou un cathéter, une seringue, une tubulure de perfusion et un robinet à 3 voies sont nécessaires. Des tubes d’analyse sont prêts à collecter des échantillons pour le laboratoire.

L’animal est placé en décubitus sternal ou latéral. L’aiguille est introduite entre les espaces intercostaux 7 et 9. Il convient d’éviter le cœur (espaces 3 à 5) et le foie (espaces 9 et au-delà).

Un moyen rapide d’identifier la région du 8e espace intercostal est de dessiner une ligne imaginaire qui commence au processus xiphoïde et remonte dorsalement.

L’aiguille est placée au milieu de l’espace intercostal ou le long du bord cranial de la côte. Si une effusion est présente, l’aiguille est placée dans le tiers ventral du thorax. Lors de pneumothorax, elle est placée dans le tiers dorsal.

  • 1 Justine Lee : « Top 5 emergency room mistakes », Clinician’s Brief, 8-2012, vol. 10, n° 8, pp. 21-24.

10 CONTRE-INDICATIONS À L’INDUCTION DES VOMISSEMENTS

> Animal empoisonné symptomatique.

> Ingestion depuis plus d’une heure.

> Race brachycéphale.

> Réflexe de déglutition réduit ou diminué.

> État de conscience réduit ou diminué.

> Ingestion de sel et de ses dérivés.

> Ingestion d’agents corrosifs ou caustiques.

> Ingestion d’hydrocarbones (essence, huile de moteur).

> Prédisposition à la fausse route : méga-oesophage, paralysie du larynx.

> commémoratifs de pneumonie par fausse route.

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