La mobilité Erasmus reste timide chez les vétérinaires

Né en 1987, Erasmus s’apprête à souffler ses 25 bougies. Depuis un quart de siècle déjà, grâce à ce programme, les étudiants volontaires des établissements adhérents s’expatrient pour effectuer une période d’études dans un autre pays d’Europe, soutenus par une aide financière. Le pourront-ils encore demain sur les mêmes bases ?

Un programme pour l’enseignement supérieur

Erasmus favorise les actions de mobilité en Europe. Il s’adresse aux élèves des établissements d’enseignement supérieur, mais aussi à leurs professeurs pour des missions d’enseignement et à l’ensemble de leur personnel pour leur formation. Depuis 2007, Erasmus est étendu à des coopérations entre ces établissements et les entreprises, avec la possibilité d’effectuer des stages dans le cadre du programme. Les structures qui y participent (universités, écoles supérieures, lycées pour les cursus BTS¹) doivent respecter une charte qui en précise les principes fondamentaux et définit les engagements mutuels minimaux à tenir.

En pratique, les étudiants peuvent partir dans le cadre d’Erasmus à partir de leur 2^e année de scolarité pour une période d’études de 3 à 12 mois. Ils peuvent aussi effectuer un stage en entreprise, dans ce cas dès leur 1^re année.

Une allocation Erasmus est versée à ces étudiants. Son montant varie selon le type de mobilité (études ou stage). Il est également modulé par l’établissement d’origine et peut être complété par d’autres subventions, issues de l’établissement, du ministère de tutelle et/ou de la collectivité territoriale.

Le programme prévoit en outre la reconnaissance par la structure d’origine de la période d’études effectuée dans l’autre établissement (validation des crédits). Pour l’Agence Europe-Education-Formation France (agence 2e2f), qui coordonne le programme sur le territoire français, la mobilité Erasmus apporte une vraie plus-value aux étudiants dans leur parcours : elle est « synonyme de maîtrise de la langue, d’ouverture d’esprit, d’adaptabilité et d’autonomie ».

La France, pays de départ et de destination

Le nombre total d’étudiants européens ayant bénéficié d’Erasmus depuis sa mise en place devrait atteindre 3 millions cette année (dont 400 000 Français). Cet effectif demeure toutefois limité à un faible pourcentage de la population étudiante globale (1 à 4 %). L’Espagne, le Royaume-Uni et l’Allemagne sont les 3 pays de destination préférés des élèves français. Au sein de l’Europe, la France figure parmi les premiers États à participer au programme, tant comme pays d’origine que comme pays d’accueil.

D’après une étude² publiée par l’agence 2e2f en mars 2012, la population Erasmus d’Europe est fortement féminisée. Le profil type du bénéficiaire est « une jeune étudiante en 3^e année de licence de droit ou de sciences sociales ou humaines, dont l’un des parents au moins a étudié dans le supérieur et dont la famille est plutôt aisée ». L’agriculture et les études vétérinaires ne représentent qu’une faible part de la mobilité Erasmus (2 % sur la période 2009-2010). Les filières les plus représentées sont les sciences sociales, le droit et l’économie, les lettres et les sciences humaines, ainsi que l’ingénierie, la production et la construction.

Cette même étude identifie les principaux obstacles qui freinent le développement d’Erasmus : les contraintes financières, les difficultés de reconnaissance et d’intégration dans le cursus d’études, le manque d’informations, un déficit de compétences ressenti par les étudiants (notamment linguistiques), ainsi que des raisons personnelles et familiales. Dans ce contexte, l’accueil des étudiants apparaît crucial pour optimiser le séjour.

2014 entamera une nouvelle période budgétaire

Plusieurs autres programmes européens de mobilité offrent la possibilité de se former à l’étranger ou d’y travailler ensuite. Comenius, Leonardo da Vinci et Grundtvig, par exemple, concernent respectivement l’enseignement scolaire, la formation professionnelle et la formation continue. Le programme Erasmus mundus, lancé en 2004, encourage quant à lui la coopération et la mobilité des personnes (étudiants, universitaires, personnel administratif) entre les établissements d’enseignement supérieur européens, voire hors d’Europe. Il soutient la création de cursus de formation intégrée (au niveau master et doctorat) qui débouchent sur des diplômes conjoints ou multiples. En parallèle, outre ces programmes, plusieurs dispositifs européens permettent de valoriser sa formation à l’étranger, d’harmoniser le contenu des études, etc.

Le budget européen alloué à Erasmus pour la période 2007-2013 dépassait les 3 milliards d’euros (environ 450 millions par an). Le nouveau cadre budgétaire pour les 7 années suivantes est attendu. Il évoluera avec l’éventuelle refonte de tous les mécanismes européens et internationaux actuellement mis en œuvre pour l’éducation, la formation, la jeunesse et le sport dans un programme unique, baptisé Erasmus pour tous.

• 1 Brevet de technicien supérieur.

• 2 « Mobilité étudiante Erasmus : apports et limites des études existantes », étude réalisée par le Centre international d’études pédagogiques (Ciep).