Adapter le cadre de vie et l’alimentation à l’âge

La place de l’animal âgé dans la famille est une préoccupation actuelle, comme l’a montré Juliette Lauzac, chargée d’études chez Prom’animal, lors d’une conférence organisée par Royal Canin mi-octobre. En effet, sur 10 ans, « on assiste à un papy-boom des chiens et des chats », selon la conférencière. Sur cette même période, la population féline en France a augmenté de 2 millions d’animaux (avec un total de 10,9 millions de chats en 2010 selon la Facco¹), tandis que le nombre de chiens régressait de 500 000 (pour un total de 7,6 millions). La comparaison des pyramides des âges montre un élargissement des tranches correspondant aux animaux matures ou seniors, avec 33 % des chats et 43 % des chiens de plus de 8 ans. Chez ces derniers, l’espérance de vie moyenne est de 11 ans, et reste fortement dépendante de la taille de l’animal : la maturité est atteinte entre 5 et 8 ans selon les races. Chez le chat, la maturité survient aux alentours de 8 à 10 ans, pour une espérance de vie moyenne de 16 ans.

Les animaux vieillissants semblent mieux intégrés au sein de la cellule familiale, devenue plus petite. Selon la conférencière, le vieillissement n’est actuellement responsable que de 2 % des abandons, et d’après une étude en Île-de-France, la moitié des propriétaires considèrent leur animal comme un membre de la famille. 20 % se perçoivent même comme ses parents, ce qui pourrait entraîner des dérives. La médiatisation du thème de la dépendance des personnes âgées influe peut-être sur l’empathie à l’égard de l’animal senior, par anthropomorphisme.

Un marché qui cible les animaux seniors

En réponse à cette évolution, divers équipements sont maintenant disponibles sur le marché du confort des animaux âgés, en particulier des chiens, dont les besoins sont mieux connus : escaliers pour monter sur le canapé, rampe pour descendre de voiture, manteau anti-arthrose, matelas anti-escarre, etc.

Chez les animaux comme chez l’homme, une alimentation adaptée retarde les effets du vieillissement, et les fabricants d’aliments s’intéressent à ce créneau. Antioxydants, acides gras EPA/DHA, acides aminés spécifiques (leucine pour limiter la fonte musculaire, L-Tryptophane pour les fonctions cérébrales, etc.) ou chondroprotecteurs permettent de composer des aliments physiologiques adaptés au métabolisme de l’animal mature ou âgé.

• 1 Chambre syndicale des fabricants d’aliments pour chiens, chats, oiseaux et autres animaux familiers.