Engraissement de porcs charcutiers sur litière de paille : la déception des producteurs

Selon une enquête¹ réalisée chez 21 éleveurs² des Côtes-d’Armor qui pratiquent l’élevage de porcs charcutiers sur litière de paille, 20 d’entre eux affirment qu’ils ne referaient pas le choix de ce mode de production. Certains sont, en effet, déçus d’obtenir un prix de vente identique à celui du porc élevé sur caillebotis, alors que les coûts de production sont supérieurs (indices de consommation plus élevés et achat de la paille). Sans doute pour ces raisons, l’engraissement sur litière de paille intéresse seulement 7 % des producteurs français, alors qu’il est la norme en production label Rouge ou biologique, et que son développement est souhaité par les défenseurs de la protection animale et de l’environnement.

D’après les résultats de cette étude, la motivation des éleveurs est la valorisation de locaux déjà existants ou le refus d’autorisation de créer un bâtiment sur caillebotis, et la possibilité de disposer de fumier pour les terres. Un seul déclare pratiquer cette méthode par goût.

Prendre en compte les conditions de travail dès la conception du bâtiment

Parmi les pistes d’amélioration révélées par l’observation des porcheries, Jean-Yves Jégou, de la chambre régionale d’agriculture de Bretagne, à Plérin (Côtes-d’Armor), indique qu’une meilleure conception des bâtiments améliorerait fortement le temps et les conditions de travail au moment du tri et du paillage. Ainsi, la présence d’une case ou de barrières de tri des animaux, une absence de différence de hauteur entre le fumier et le couloir, ou encore un couloir plein recouvert de paille faciliteraient la sortie des bêtes. Deux axes de rotation sur les portillons de chaque case permettraient d’orienter les porcs toujours dans la bonne direction, sans qu’ils aient à se retourner dans le couloir. Enfin, un réglage automatique de la ventilation éviterait de fréquentes interventions sur les entrées d’air.

Ces agencements doivent, si possible, être effectués dès la construction des locaux, en considérant la méthode de travail adoptée, laquelle dépend essentiellement du nombre de personnes disponibles lors des tris et des déplacements d’animaux. Ainsi, dans les projets, la prise en compte des futures conditions de travail est indispensable.

• 1 Jegou JY, Braems D. Engraissement de porcs charcutiers sur litière de paille. Pistes d’amélioration. 44^e JRP. Février 2012:283-284.

• 2 13 naisseurs-engraisseurs et 8 engraisseurs.