Alimentation du cheval : les besoins énergétiques - La Semaine Vétérinaire n° 1511 du 12/10/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1511 du 12/10/2012

Formation

ÉQUIDÉS

Auteur(s) : VÉRONIQUE JULLIAND*, CHARLES BARRÉ**, MARINE NEVEUX***

Fonctions :
*professeur à AgroSup Dijon. Article tiré des conférences présentées à la journée d’Ain Formation Cheval, le 20 septembre 2012 à Bourg-en-Bresse, sous l’impulsion de notre confrère Marc Hasdenteufel (Neyron, Ain).
**consultant en diététique équine (Marigné-Laillé, Sarthe). Article tiré des conférences présentées à la journée d’Ain Formation Cheval, le 20 septembre 2012 à Bourg-en-Bresse, sous l’impulsion de notre confrère Marc Hasdenteufel (Neyron, Ain).

Les besoins énergétiques du cheval dépendent de son état physiologique : un jeune est plus maigre, un entier est moins gras qu’une femelle qui, elle, possède aussi moins de matière grasse qu’un hongre.

Les besoins en énergie sont également liés à la discipline pratiquée : un cheval de concours complet est moins gras qu’un cheval de dressage, par exemple.

Bien entendu, l’entraînement joue sur la composition corporelle. La mise en condition consiste à faire prendre du muscle à l’animal et à diminuer sa masse grasse, quelle que soit la discipline. La masse musculaire s’acquiert lors du travail. Il convient ainsi de réajuster la ration au cours de la saison, car lorsque le cheval n’a plus de réserves de gras, il puise dans ses ressources musculaires. Si le poids est donc un élément intéressant, il ne représente qu’une partie de l’information, il vaut mieux parler de composition corporelle optimale. Notre confrère Charles Barré mesure ainsi, par échographie, l’épaisseur de gras à la base de la queue pour évaluer la composition en matière grasse et en muscle du cheval.

LES ENRUBANNÉS

Les enrubannés sont de l’herbe séchée qui contient 60 à 75 % de matière sèche. Une fois la botte ouverte, il faut en apprécier l’aspect, l’odeur, la fermentation, la durée de conservation, l’appétence dans le temps (souvent les chevaux se jettent dessus au départ avant de réduire leur consommation).

La vigilance s’impose pour les enrubannés industriels : le choix se fera selon le stade de coupe s’il est connu (certaines firmes disposent de prairies presque uniquement dédiées à l’enrubanné). En effet, l’herbe coupée trop tôt et très jeune contient beaucoup de sucres qui fermentent rapidement.

En outre, il convient de tenir compte du pourcentage d’humidité, car est parfois appelé enrubanné ce qui se rapproche davantage de l’ensilage d’herbe ou du foin. Pour essayer de garantir une qualité correcte, les agriculteurs protègent aussi leur foin : il y a donc enrubanné et enrubanné !

LA PAILLE

La paille ne constitue l’aliment unique que rarement et dans des conditions particulières. Comme fourrage principal, elle accroît les risques de gros ventre et de stase. Parfois, les propriétaires donnent à manger de la paille à leurs chevaux sans le vouloir, parce qu’ils ne fournissent pas assez de foin ou parce que ce dernier est de mauvaise qualité. Il convient donc d’être extrêmement vigilant sur la qualité du foin distribué.

Le vétérinaire peut utilement conseiller le producteur sur la hauteur de coupe, sur la façon de faucher (le cœur de la botte pourrit rapidement si le foin est trop serré, par exemple), etc.

L’AVOINE

Pour l’avoine entière, il convient d’évaluer sa couleur et son poids spécifique (au moins égal à 500 g/l).

Pour l’avoine aplatie, le poids spécifique est de 250 g/l. L’aplatissage doit être récent. Ce traitement est intéressant pour assurer du volume à la ration, mais avec moins d’énergie.

Pour ralentir le temps de prise alimentaire, une mangeoire à barre peut être utilisée, ou encore des galets placés au fond de celle-ci.

L’ORGE ET LE MAÏS

L’orge entière doit être traitée mécaniquement. Le concassage peut être effectué bien en amont, car les temps de conservation sont longs.

Le maïs est peu utilisé. En outre, le maïs grain est trop dur.

Voir aussi La Semaine Vétérinaire n° 1510 du 5/10/2012, page 57.

ABSORPTION, RÉALIMENTATION, RÉINFUSION

→ Une équipe américaine a montré l’existence d’une absorption d’azote et d’acides aminés dans le cæcum et le côlon. Le raisonnement tend donc aujourd’hui à rechercher plutôt la protéine idéale, et non celles digestibles dans l’intestin (PDI). Ainsi, au lieu d’une quantité globale de protéines, on parle d’une protéine qui contiendrait tel et tel élément.

→ Après une longue période de jeûne, par exemple en phase postopératoire, la réalimentation sera sélective. Si le trouble digestif a eu lieu avant le gros intestin, ce dernier sera alimenté en laissant le segment lésé se reposer. Si l’anomalie concerne le jéjunum, il convient de réalimenter les autres parties du tractus digestif.

→ La réinfusion des crottins peut être utilisée pour rétablir la flore digestive. Cette méthode comporte cependant un risque de réensemencement d’agents pathogènes. Il est aussi possible de réaliser cette technique avec les crottins de chevaux voisins qui vivent dans le même environnement.

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