« Notre image de docteur des animaux ou d’inspecteur vétérinaire nous colle à la peau » - La Semaine Vétérinaire n° 1510 du 05/10/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1510 du 05/10/2012

Guillaume Rousseau

Dossier

Pourquoi avoir suivi le CEAV de gestion de la qualité et de la sécurité des aliments ?

Sorti de l’école de Nantes en 2006, j’ai enchaîné sur l’internat en clinique des animaux de compagnie. Puis j’ai travaillé 4 ans en canine pure. Mais je m’ennuyais un peu en clinique, je trouvais le quotidien trop redondant. De plus, je commençais à avoir des dorsalgies récurrentes. Je ne me voyais vraiment pas continuer comme cela pendant 40 ans… C’est pourquoi j’ai pensé à me réorienter, et ce dans le domaine de l’hygiène et de la sécurité des aliments. En effet, j’avais de bons souvenirs de mes cours d’Hidaoa, forts intéressants et consé­quents. Je me suis donc inscrit au CEAV de gestion de la qualité et de la sécurité des aliments.

Que vous a-t-il apporté ?

Beaucoup de choses ! Il m’a bien entendu permis de remettre à jour mes connaissances de base et de les enrichir, sur le plan tant sanitaire que technique, mais aussi réglementaire. Le stage, obligatoire pour valider le CEAV, nous confronte à la réalité du terrain. J’ai fait le mien dans la grande distribution et j’en garde de bons souvenirs. Surtout, j’en ai tiré une solide expérience professionnelle. J’étais stagiaire responsable qualité alimentaire, une fonction qui recouvre plusieurs missions, aussi intéressantes les unes que les autres. Outre la supervision de la sécurité sanitaire des aliments, elles englobent le pilotage de la qualité des produits à marque propre, notamment la sélection des fournisseurs, l’audit de leurs installations, l’élaboration du cahier des charges (et de son éventuelle révision), la vérification de la conformité réglementaire des étiquetages, la gestion de la qualité nutritionnelle et organoleptique des denrées en collaboration avec les fournisseurs, etc.

L’avantage de travailler en IAA, c’est aussi la variété des postes, qui permet d’évoluer vers d’autres fonctions.

Si c’était à refaire, vous recommenceriez l’école vétérinaire ?

Oui ! Comme on dit, je ne regrette rien ! Les études vétérinaires sont vraiment enrichissantes, on apprend énormément de choses dans des domaines scientifiques très variés. Ce que je regrette, c’est que l’on ne nous montre pas assez concrètement qu’il existe d’autres voies que la médecine. L’enseignement d’Hidaoa apparaît plus comme une matière imposée que comme une partie indispensable de notre formation, susceptible de déboucher ultérieurement sur un emploi. Aussi, la plupart des diplômés exercent dans le domaine qui a été au cœur de leur formation : la médecine et la chirurgie des animaux. D’ailleurs, à cet égard, notamment en industries agro-alimentaires, notre image de docteur des animaux ou d’inspecteur vétérinaire nous colle à la peau. Cela complique notre intégration dans ces entreprises.

J’ai été confronté à ce problème lorsque j’ai cherché un stage pour la validation de mon CEAV, avec une question récurrente : « Vous êtes vétérinaire, pourquoi donc vouloir exercer en hygiène, qualité et sécurité des aliments ? » Nous sommes confrontés à une forte concurrence des agronomes considérés, eux, comme de “vrais” acteurs de ces industries. Pourtant, outre nos acquis et notre savoir-faire, nos études vété­rinaires nous ont forgé un tempérament consciencieux, méthodique, et nous ont sensibilisé à la notion de responsabilité et de prise de décision. Par exemple, l’élaboration d’un cahier des charges nécessite de savoir ce que l’on veut y mettre et pourquoi. Il est important de toujours se remettre en question, car la responsabilité en termes de santé publique est loin d’être négligeable !

Par ailleurs, il serait bon de mieux mettre en valeur toutes les facettes de notre profession, mais aussi de faire régulièrement un bilan sur les élèves sortis de l’école : savoir ce qu’ils font, s’ils ont changé leur orientation professionnelle initiale, et pourquoi, afin peut-être d’adapter l’enseignement…

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