Alimentation du cheval : les besoins à satisfaire - La Semaine Vétérinaire n° 1510 du 05/10/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1510 du 05/10/2012

Formation

ÉQUIDÉS

Auteur(s) : Charles Barré*, Marine Neveux**

Fonctions :
*consultant en diététique équine (Marigné-Laillé, Sarthe)

POINTS FORTS

– Le besoin protéique du cheval est encore mal déterminé, mais la qualité des protéines est essentielle.

– Les compléments alimentaires permettent de combler les manques d’une ration.

– L’effort d’une étude alimentaire doit être collectif.

– Un examen alimentaire correct requiert une analyse du foin.

Les besoins énergétiques du cheval dépendent de son état physiologique et de la discipline. Un état “fit” (fitness) est à privilégier pour que l’animal tienne sur la durée. Il convient de s’attacher à l’équilibre entre le besoin et l’apport énergétiques. Si l’apport est supérieur au besoin, le cheval prend de la matière grasse et, inversement, il en perd. Dans ce dernier cas de figure, il arrive que la matière maigre diminue également (ce qui représente un risque en cours de saison si le travail s’intensifie et que l’apport énergétique est insuffisant). L’entraînement joue aussi sur la composition corporelle. La mise en condition du cheval consiste à lui faire prendre du muscle et à diminuer sa masse grasse.

BESOIN PROTÉIQUE

Le système français repose sur les matières azotées digestibles cheval (MADC), la méthode américaine sur les protéines brutes (crude protein, CP). Le premier tente de modéliser le devenir des protéines, les facteurs multiplicateurs sont différents. La seconde prend en compte tous les besoins azotés. Concernant le besoin protéique du cheval, des inconnues subsistent. Néanmoins, l’animal peut gérer des flux d’azote énormes. La fourchette se situe entre 80 et 120 g MADC/UFC (unité fourragère cheval).

Le plus important n’est pas la quantité de protéines, mais leur qualité. Ainsi, une protéine riche en acides aminés limitants est plus intéressante.

La lysine est dosée comme un indicateur de qualité de l’aliment analysé. Cependant, aux États-Unis, des firmes ajoutent de la lysine dans leurs aliments, ce qui invalide la démarche.

La source de protéines de qualité la moins onéreuse est le tourteau de soja, dont l’apport demande quelques précautions :

– sa distribution est obligatoirement raisonnée ;

– une analyse du foin est requise avant tout ajout de cet aliment pour connaître sa teneur en protéines ;

– le soja doit être donné avec une mesure dédiée et progressivement.

Un excès protéique peut avoir des répercussions sur le système respiratoire et un défaut entrave la prise de masse musculaire.

BESOIN MINÉRAL (MACRO- ET OLIGO-ÉLÉMENTS)

Tous les éléments sont interdépendants et les valeurs suivantes sont donc à relativiser :

> un minimum de 50 g/j de calcium (Ca) est nécessaire. Cependant, le rapport phosphocalcique est essentiel : le Ca/P est proche de 2 pour un cheval à l’exercice. Il est possible de tabler un peu au-dessus, mais pas en dessous. La calcémie est facilement régulée. En revanche, un os peut se déminéraliser si le rapport phosphocalcique n’est pas bon et que le cheval puise dans ses réserves. Attention aussi aux excès de calcium susceptibles d’entraver l’absorption d’autres minéraux ;

> le sodium (Na), le chlore (Cl) et le potassium (K) sont souvent apportés en quantité suffisante par l’alimentation ;

> 30 g/j de magnésium (Mg) ;

> 200 mg/j de cuivre (Cu) ;

> 600 mg/j de zinc (Zn). Le rapport Zn/Cu doit être proche de 3 ;

> les carences en fer sont rares, mais les excès sont fréquents et leurs conséquences néfastes, avec un risque d’infections notamment. La voie intraveineuse est à proscrire ;

> l’apport en sélénium (Se) doit être réfléchi avec ceux en vitamines E, A et C. Cet oligo-élément est potentiellement toxique à faible dose et des intoxications chroniques surviennent assez vite. Toute supplémentation doit donc être prudente, en prenant en compte toutes les autres sources. La voie intraveineuse est déconseillée.

BESOIN VITAMINIQUE

Plus l’activité du cheval est importante, plus une supplémentation en vitamines E et C est judicieuse. Le besoin vitaminique est le suivant :

– 1 000 à 5 000 UI/j de vitamine E ;

– 1 000 à 5 000 UI/j de vitamine C.

Les besoins en Se, et en vitamines A, E et C sont liés.

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