Les écoles vétérinaires impliquent leurs élèves - La Semaine Vétérinaire n° 1507 du 14/09/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1507 du 14/09/2012

Rentrée 2012-2013

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À LA UNE

Auteur(s) : CLARISSE BURGER*, MARC POUIOL**, FRANÇOISE SIGOT***, FREDERIC THUAL****

468 nouveaux étudiants ont fait leur rentrée ces jours-ci dans les 4 écoles nationales vétérinaires qui innovent côté formation.

C’était la rentrée, cette semaine, dans les 4 écoles vétérinaires. Et cette année encore, les étudiantes y sont majoritaires (jusqu’à 85 % en 1re année). Avec tout de même un soupçon de masculinisation : davantage de jeunes hommes sont inscrits sur les campus de Lyon et d’Alfort (voir encadré).

Plus d’ouverture vers l’international, de nouveaux modules enseignés tels que l’éthique et le bien-être animal ou encore l’entrepre– neuriat, une sensibilisation marquée à la pratique rurale : tels sont les points forts des cursus de la rentrée 2012.

ENVA : une chaire “Alfort Entreprendre”

Les étudiants qui intègrent Maisons-Alfort viennent de tout le territoire national (40 % d’Ile-de-France). Les garçons sont un peu plus nombreux que l’an dernier : 86 filles et 31 garçons (au lieu de 88 filles et 29 garçons en 2011). « La direction se préoccupe de l’accompagnement des étudiants : si près d’un tiers sont boursiers, nombre d’autres, issus de familles non éligibles à l’obtention d’une bourse, ont des difficultés à financer leurs études », tient à préciser le Pr Marc Gogny, nouveau directeur de l’école. Chaque année, 40 étudiants étrangers y sont accueillis en formation initiale (Europe, Brésil, Maroc, Tunisie). Et une vingtaine d’étudiants, via le programme Erasmus, partent généralement en Allemagne et en Espagne. « Je voudrais développer ce type de cursus, car je crois aux effets positifs d’une mobilité de longue durée. »

Si le budget pour l’enseignement n’est pas dévoilé, la direction insiste sur le prix des études : « Nous restons attentifs aux droits d’inscription. Beaucoup pensent qu’ils sont élevés, néanmoins le vrai coût annuel d’un étudiant atteint, pour chacune des écoles, entre 20 000 et 25 000 €. Cela n’inclut pas les salaires des fonctionnaires », explique Marc Gogny.

Du côté des cursus, « la nouvelle équipe va s’atteler à des évolutions de la formation initiale ». Le projet de création d’une chaire “Alfort Entreprendre” est en cours. « Cette formation sera assez large, couvrant aussi bien l’entrepreneuriat, les finances, la gestion, le marketing, les ressources humaines que les aspects juridiques. Elle préparera aux conséquences de la directive “services”. » Cette chaire, identifiée avec l’École nationale des ponts et chaussées (ENPC) et l’Université Paris-Est Créteil (Upec), permettra de former les étudiants à ces divers métiers. La recherche sera également développée. Quant aux débouchés de l’école, « ils s’étendront vers plusieurs domaines directement liés ou non aux métiers vétérinaires. Pas de spécificité à Alfort. Les choix des 5e année s’effectuent dans toutes les filières proposées (40 % en rurale) et vers le management (avec l’Essec) ».

VetAgro Sup : l’éthique animale mise en avant

Le campus lyonnais se masculinise peu à peu : sur les 117 étudiants de 1re année, il compte 29 % de garçons, versus 28 % l’an dernier, alors que seulement 14 % étaient inscrits en 2010 ! « C’est un paradoxe puisque les filles sont plus nombreuses à se présenter au concours », fait remarquer le Pr Gilles Bourdoiseau, directeur adjoint du campus vétérinaire.

Pour la première fois depuis de nombreuses années, la proportion d’étudiants de 5e année qui ont opté pour la filière “animaux de production et mixte” dépasse 50 %. Une satisfaction pour l’équipe pédagogique lyonnaise. « Cela fait des années que nous portons nos efforts là-dessus, notamment en sensibilisant les étudiants à la pratique rurale dès la 1re année », explique Gilles Bourdoiseau.

En marge de la sensibilisation à l’exercice rural, les étudiants de VetAgro Sup bénéficient cette année de nouvelles disciplines. Leur programme inclut en effet l’éthique animale et professionnelle, ainsi que le bien-être animal.

Enfin, petit à petit, l’anglais gagne du terrain. Sans encore atteindre le seuil de 20 %, les cours, les travaux pratiques et les analyses d’articles dans la langue de Shakespeare se multiplient. « Nous conservons encore systématiquement un support en langue française », précise le directeur adjoint.

Oniris : 50 % d’étudiants vétérinaires

Avec 85 % de filles pour 15 % de garçons, l’école nantaise a battu son record cette année. « Depuis 4 ou 5 ans, nous plafonnions à 77 % d’étudiantes », observe Hervé Pouliguen, directeur du service de formation des études vétérinaires d’Oniris. 127 étudiants ont été accueillis ces jours-ci en 1re année. Tourné vers les formations d’ingénieurs de l’agro-alimentaire et de vétérinaires depuis la fusion en 2010 de l’école de Nantes avec l’Enitiaa1, ce grand établissement ouvert vers l’international voulu par Pierre Saï, reconduit à la direction générale, compte désormais 1 280 étudiants, dont la moitié en cursus vétérinaire. Parmi eux, 30 étrangers (issus du Brésil, d’Allemagne, d’Italie, d’Espagne, du Portugal, du Maroc) sont intégrés en 2e, 3e et 4e années. « Une filière plébiscitée, constate Hervé Pouliguen. L’intérêt pour l’animal et la volonté de mener des études médicales de haut niveau attirent. »

De fait, signe de son attractivité, l’école se targue même d’avoir 10 redoublants. « C’est un particularisme nantais ! Nous n’avons aucun problème d’employabilité. Les étudiants peuvent même négocier leur salaire à l’issue de leur diplôme, ce qui est loin d’être négligeable aujourd’hui. » Selon Oniris, le salaire moyen d’un vétérinaire débutant – mieux rémunéré en rurale qu’en canine – tournerait autour de 35 000 € nets. Ce qui est largement supérieur aux rémunérations pratiquées dans l’agro-alimentaire.

De nouvelles unités de valeur s’ajoutent désormais au cursus. L’animal y sera étudié dans son écosystème, son territoire et dans le cadre du développement durable. Une unité de gestion de l’entreprise est proposée pour la première fois en 3e année afin d’initier aux aspects comptables et managériaux (15 à 20 heures). Ces notions seront approfondies en 5e année.

ENVT : un campus “vert”

L’école de Toulouse a accueilli 121 élèves en 1re année, dont 95 filles. Une rentrée marquée par des chantiers de rénovation et des évolutions pédagogiques.

Ainsi, la réfection de la clinique équine et de son bloc chirurgical est en cours. En attendant les nouveaux locaux fin 2012, la clinique poursuit ses consultations. Le Centre hospitalier universitaire vétérinaire des animaux de compagnie (Chuvac) s’agrandit et disposera d’un scanner début 2013. Le projet prévoit l’extension des espaces d’hospitalisation, des urgences et des soins intensifs.

La formation en 2e année notamment évolue : un nouveau module sur l’élevage des carnivores (alimentation, reproduction, médecine préventive, bien-être des animaux, etc.) sera mis en place, en parallèle avec celui déjà existant sur l’élevage des herbivores. Un autre nouveau module abordera l’élevage et les affections des volailles et des porcs. Quant à la zoologie, elle sera de nouveau enseignée en 1re et 3e années.

Les actions dans le cadre du développement durable (amorcées depuis 2010 au travers du comité “campus vert” qui associe enseignants, élèves et personnel administratif) vont se poursuivre. Elles incluent la distribution de fruits et légumes “bio”, l’unité de lombricompostage, la plantation d’arbres fruitiers, la création de ruches.

En outre, 10 entreprises et établissements de proximité, engagés avec l’ENVT dans la mise en place d’un “plan déplacements interentreprises” sur le secteur, seront accueillis le 19 septembre prochain pour une journée “Écomobilité et prévention”.

  • 1 École nationale d’ingénieurs des techniques des industries agricoles et alimentaires.

La rentrée des 4 écoles en chiffres

→ Nombre total de places offertes au concours commun des ENV (A, B, C et D) : 468 (rentrée 2012-2013).

→ Droits de scolarité 2012-2013 dans les ENV (pour l’obtention du diplôme national de docteur vétérinaire) : 2 074 € (+ 207 € de Sécurité sociale étudiante).

→ Répartition des étudiants par genre :

– ENVA : 73,5 % de filles, 26,5 % de garçons ;

– ENVT : 78,5 % de filles, 21,5 % de garçons ;

– Oniris : 85 % de filles, 15 % de garçons ;

– Vet Agro Sup : 71 % de filles, 29 % de garçons.

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