Double mixte à Langeac

Lorsqu’ils se sont retrouvés seuls associés, en 1987, Marie-Odile et Jean-Luc Yonger ont exclusivement cherché, pour les épauler, un autre couple de vétérinaires. « Notre idée, explique Marie-Odile, a toujours été de partager la rurale et la canine. De tenir les 2 séparément, y compris lors des gardes. Il nous fallait donc un couple qui fasse comme nous, rurale pour l’un, comme Jean-Luc, canine pour l’autre, comme moi-même, de manière à tout répartir équitablement et à proposer à notre clientèle une complémentarité permanente. » Une équation à 2 inconnues qui n’a pas été résolue du jour au lendemain… Pendant 3 ans, c’est alors du 7 jours sur 7 ! Plusieurs couples se succèdent ensuite, mais ne restent pas, essentiellement pour des raisons géographiques.

Des nuances, dans l’approche du métier, d’ordre générationnel

Ce n’est qu’en 1997 qu’Edwige et Arnaud Goblet s’installent durablement au sein de la société civile professionnelle (SCP) où chacun des 4 associés détient 25 % des parts. Un soulagement pour les premiers, une aubaine pour les seconds. « Personnellement, je souhaitais exercer en rurale ou en mixte ; Edwige et moi ne faisions pas d’une installation commune un impératif. Mais là, tant l’annonce que la région nous ont séduits d’emblée », convient Arnaud.

Le cabinet de la rue Marsset à Langeac, est donc plutôt l’affaire des dames, même si les messieurs se relaient souvent pour la vente des médicaments de rurale. Si la question de la succession des Yonger n’est pas encore d’actualité, la relève est assurée. Avec des nuances, dans l’approche du métier, somme toute d’ordre générationnel. La longue expérience de Jean-Luc l’a rendu pragmatique : « Dans nos régions, il va nous falloir promouvoir la prévention, le suivi des élevages avec des contrats forfaitaires. L’activité rurale ne se main­tiendra que si l’on parvient à prendre ce virage. » Une question qui n’affecte en rien l’optimisme d’Edwige : « Depuis 15 ans que j’exerce en clientèle, j’entends toujours les hommes dire qu’ils vont avoir moins de travail et ils en ont toujours autant ! »

L’engagement de Jean-Luc, président du GTV départemental depuis 1984 et vétérinaire sapeur-pompier depuis 1994, lui laisse à penser que les anciens ont peut-être un esprit tourné vers une vision plus globale de la profession que les jeunes générations, en raison du caractère prenant de cette implication. Selon Edwige, ces der­nières s’impliquent peut-être davantage à la maison… Marie-Odile n’entre pas dans ce débat : « À chacun ses goûts… »