Chiens, chats : les croquettes de la fortune

L’émission de télévision Capital¹ a consacré l’un de ses reportages aux croquettes pour chiens et chats. Au final, beaucoup de bruit autour de la “malbouffe” pour du réchauffé : les croquettes “au bœuf” ne contiennent que très peu de viande de bœuf, les produits leaders en grandes et moyennes surfaces sont fabriqués par des géants de l’agroalimentaire… Les téléspectateurs ont certainement mesuré l’importance des céréales dans la composition des croquettes de leurs animaux de compagnie. La raison ? La présence nécessaire de l’amidon pour leur élaboration, une sorte de « pâte pour faire une pizza », comme l’a décrit notre confrère Jean-Charles Duquesne, interviewé sur les procédés de fabrication des croquettes. Le reportage a également traité un sujet délicat, déjà soulevé dans un dossier paru dans 60 Millions de consommateurs : la présence de mycotoxines, favorisée par l’incorporation plus ou moins élevée de céréales dans la composition des croquettes. Les conséquences ? Des problèmes de fertilité, des décès, des troubles rénaux, etc. L’École nationale supérieure agronomique de Toulouse a fait part de son expérience toxicologique. Quelle est la solution adoptée par des propriétaires « sur le conseil de leur vétérinaire » ? Diversifier l’alimentation, en mélangeant des croquettes et des aliments humides. Quid du “bio” ? Si ce marché porteur attise les appétits, les aliments issus de ce mode de production ne sont pas différents sur le plan nutritif, comme le concède notre confrère Christian Iehl qui a collaboré à l’élaboration de la marque Nestor Bio. Seule l’origine de la viande et des céréales diffèrent.

Enfin, comme toujours dans ce genre d’émission, le coût de l’alimentation pour les animaux de compagnie était à l’ordre du jour : jusqu’à 7 € le kilo en supermarché, soit largement aussi cher qu’en circuit spécialisé pour un aliment de meilleure qualité. Ce détail n’a pas été mentionné dans le reportage… Quant aux vétérinaires, un « réseau de vente très influent sur les propriétaires » selon le journaliste, certains remarqueront leur attrait à gagner de l’argent via une marge intéressante sur la vente d’aliments au sein de leur cabinet. D’autres retiendront leur souci de proposer un aliment aux ingrédients de qualité supérieure.

• 1 Disponible temporairement en replay sur M6.