La volonté générale de réduire l’usage des antibiotiques est affirmée - La Semaine Vétérinaire n° 1502 du 29/06/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1502 du 29/06/2012

Rippa 2012

Actu

SANTÉ ANIMALE

Auteur(s) : HÉLÈNE VANDENBERGHE

Suivi des prescriptions d’antibiotiques par informatique, priorité aux vaccins et aux autovaccins, contrôles des bonnes pratiques d’élevages, etc. La filière avicole se donne les moyens de ne pas “rater le virage”.

Les Rencontres interprofessionnelles de pathologie aviaire (Rippa), organisées par Chêne Vert Conseil, ont eu lieu le 6 juin dernier à Rennes. Cette 5e édition a rassemblé près de 300 acteurs de la filière (vétérinaires, éleveurs, techniciens, membres de l’administration, chercheurs) autour du thème de l’antibiorésistance et de la réduction de l’utilisation des antibiotiques chez les volailles.

Multiplier les audits techniques pour trouver des alternatives

Le plan national de réduction de l’utilisation des antibiotiques, mis en place en médecine vétérinaire, se décline en 5 axes de 40 mesures. La réactivité des vétérinaires est particulièrement attendue sur certains points.

Il convient tout d’abord de promouvoir les bonnes pratiques en antibiothérapie et de sensibiliser les acteurs de la filière aux risques liés à l’antibiorésistance. Cela passe par la formation et l’information des vétérinaires, mais aussi par la sensibilisation des éleveurs et des encadrants techniques.

En outre, il est nécessaire de développer des alternatives pour éviter le recours aux anti-biotiques. Dans ce but, il convient de multiplier les audits techniques afin de déterminer des solutions zootechniques en élevage. La priorité est donnée aux vaccins et autovaccins éventuels. Le renforcement de l’encadrement technique et la réduction des pratiques à risque passent par le suivi d’un guide de bonnes pratiques de la prescription d’antibiotiques décrivant des référentiels thérapeutiques, par la forte limitation des molécules à risque (en restreignant la prescription des céphalosporines de 3e et 4e générations et des fluoroquinolones) et par la multiplication des contrôles.

Point fort de la filière : la pratique des antibiogrammes

Des dispositifs de suivi des prescriptions d’antibiotiques par informatique ont déjà été mis en place par des vétérinaires exerçant dans cette filière. En outre, la promotion des approches européennes et des initiatives internationales est indispensable. Un des points forts de la filière avicole est l’existence d’un suivi bactériologique couramment pratiqué, avec la réalisation d’antibiogrammes en appui du diagnostic. Les traitements sont confortés par l’obtention rapide d’informations sur les germes résistants. « Il est nécessaire que la profession vétérinaire se mobilise autour de ce plan pour le faire aboutir », ont insisté nos confrères Jean-Yves Madec (Anses Lyon) et Philippe Le Coz (Chêne Vert Conseil Loudéac) venus le présenter.

La notion de 1re ou 2e intention périmée en antibiothérapie

« Nous devons garder en tête qu’aucun traitement n’est anodin sous l’angle de l’antibiorésistance », a souligné Jacques Roberton (Chêne Vert Conseil Tours), membre de la commission aviaire de la Société nationale des groupements techni-ques vétérinaires (SNGTV). La qualité du diagnostic est un élément central. En cas d’absence de schéma thérapeutique, comme dans le cadre des préventions des conséquences d’un passage viral (coronavirose, bronchite infectieuse, syndrome de la grosse tête, etc.), la prescription d’antibiotiques n’est souvent pas justifiée. Certains élevages sont en effet concernés par les complications bactériennes, mais les lésions d’origine virale peuvent guérir spontanément.

Pour certaines autres maladies, à l’instar de l’omphalite du jeune poussin, le traitement antibiotique est peu ou pas justifié. L’utilisation d’aliments médicamenteux élaborés à base “d’anciennes” molécules, et dont les dossiers d’autorisations de mise sur le marché (AMM) peuvent manquer de précision quant à la prescription, requiert une certaine vigilance.

Il faut enfin dépasser certaines idées reçues. La notion de 1re ou 2e intention est périmée en antibiothérapie, selon le dogme « une vieille molécule dans un premier temps et une molécule moderne en cas d’échec ». 2 traitements successifs augmentent le risque d’antibiorésistance. Seul l’échec thérapeutique justifie un second traitement. L’association d’antibiotiques du même spectre d’activité est un schéma thérapeutique de moindre fréquence, mais qui peut se révéler utile pour diminuer le risque d’émergence ou de sélection d’une partie de la population bactérienne résistante. C’est le cas de la colistine et des quinolones sur des cheptels de reproducteurs sujets à une mortalité importante due à la colibacillose.

Enfin, il convient de réactualiser en permanence ses connaissances sur l’efficacité des spécialités avec l’aide de laboratoires de bactériologie et de l’industrie. Pour cela, des plans d’actions (dont la définition de maladies à impact majeur sur l’antibiorésistance) sont mis en œuvre par la SNGTV.

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