L’étourdissement adopté lors d’abattage rituel

Les Pays-Bas ont signé, le 5 juin dernier, un accord qui prévoit l’étourdissement des animaux après leur égorgement rituel. Cet évé­nement a réuni le secrétaire d’État néerlandais des Affai­res économiques et de l’Agriculture, des représentants des abattoirs et des communautés religieuses.

Comme la réglementation fran­çaise, la loi néerlandaise impose actuellement l’étourdissement des animaux avant la mise à mort, mais comporte une exception pour les rituels religieux, rappelle un récent communiqué de l’OABA¹ : « Une proposition d’amendement visant à supprimer cette exception avait été adoptée en juin 2011 par les députés néerlandais, mais les sénateurs avaient voté contre en décembre 2011, souhaitant qu’un compromis soit trouvé avec les instances religieuses. » C’est chose faite aujourd’hui et le texte est immédiatement entré en application.

Dans l’Hexagone, l’étourdissement diffère selon les espèces

En France, une circulaire de la DGAL² publiée le 13 mars dernier préconise également un soulagement des animaux après leur égorgement. « Pour la DGAL, si un ovin ou un caprin est toujours conscient 30 secondes après son égorgement, il doit être systématiquement étourdi. Le délai est porté à 90 secondes pour les bovins (section III, paragraphe D-5 de la circulaire) », alors qu’il s’élève à 40 secondes aux Pays-Bas… Ces suggestions n’ont, en revanche, pas de portée normative.

Ces conditions sont susceptibles de déclasser la carcasse de la qualification rituelle vers le circuit classique. « Les consommateurs, non informés (puisqu’aucun étiquetage du mode d’abattage n’est prévu par les textes), pourront donc acheter de la viande provenant d’animaux égorgés qui auront agonisé pendant au moins 1 minute et 30 secondes (bovins) et 30 secondes (ovins, caprins) », ajoute l’OABA.

« Notons que si la DGAL recommande cet étourdissement “après l’égorgement”, c’est bien qu’elle confirme que la technique de l’égorgement rituel ne fait pas perdre immédiatement conscience aux animaux, comme certains promoteurs des viandes halal et casher voudraient nous le faire croire ! », souligne notre confrère Jean-Pierre Kieffer, président de l’OABA.

La mesure a fait grand bruit dans la presse nationale. Le quotidien Le Monde, qui rapporte cette initiative, rappelle aussi que la position des Pays-Bas est intermédiaire entre celle de la Suisse et de la Norvège, qui interdisent l’abattage rituel sans étourdissement, et celle la France.

• 1 Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs.

• 2 Direction générale de l’alimentation.