Hunger games et “polyalimentation”

Un récent succès de la littérature adolescente met en scène des “jeux de la faim”, où le seul objectif est de survivre et au cours desquels rien n’échappe à l’œil des caméras. Si l’histoire relève de la fiction, certaines notions sont déjà largement d’actualité. En 2050, la Terre comptabilisera plus de 9 milliards de bouches à nourrir. Actuellement, près de 1 milliard d’êtres humains souffrent de la faim. En France, les Restos du cœur n’ont jamais été autant sollicités. Nourrir les habitants de la planète est devenu un défi.

Nourrir le consommateur moyen en est un autre, tant les paradoxes qui orientent ses choix alimentaires sont variés. Un scandale ? Et hop ! c’est toute une production qui est boudée, qu’elle soit liée ou non à l’objet du scandale. L’été dernier, il ne faisait pas bon être producteur de concombres à l’ombre des graines germées assaisonnées à la sauce coliforme.

Le secteur agro-alimentaire s’adapte au bon vouloir de ces zappeurs de l’assiette capables de changer du jour au lendemain de préférences et de régime, d’acheter leur salade chez le producteur local tout en consommant le dernier-né des produits transformés issu de la technologie agro-alimentaire de pointe. Même le comportement alimentaire des Français évolue et devient moins prévisible, moins cohérent. Le terme “polyalimentation” apparaît1 petit à petit pour qualifier cette tendance un peu touche-à-tout de mangeur moyen qui n’existe finalement plus vraiment.

La sécurité sanitaire, quant à elle, ne s’est globalement jamais si bien portée. Mais comme toute grande dame, il lui faut suivre la mode et les courants, quels qu’ils soient et d’où qu’ils viennent. Un sacré défi !