Quel bilan tirez-vous de votre 5e année en école vétérinaire ?

Différentes T1 et options possibles

Olivier Chevènement, T1 canine à Maisons-Alfort.

La T1 canine à Maisons-Alfort présente l’avantage de se dérouler uniquement sur un semestre, ce qui laisse la possibilité aux étudiants d’utiliser l’autre pour avancer leur thèse, préparer le concours d’internat, effectuer des stages de longue durée, ou encore suivre une T1 mixte (une option enviée qui n’existe pas dans les autres ENV). L’autre atout de poids d’une T1 dans cette école est l’existence des “optionnels”, des formations complémentaires de 5 semaines offertes aux 5^e année dans des domaines tels que les NAC ou l’imagerie. J’ai tiré grand profit des cliniques et de la quantité d’animaux et de cas souvent variés qu’elles proposent. De nombreux services, qui dans les autres écoles ne sont ouverts que ponctuellement (neurologie, ophtalmologie), fonctionnent ici toute la semaine. Celui de chirurgie est composé de 4 professeurs (dont 2 boardés), 2 résidents, 2 chargés de consultation et 3 assistants : il constituera, je l’espère, un tremplin précieux pour mon avenir, que j’envisage dans ce domaine.

Je déplore néanmoins un nombre assez faible de bilans de cas cliniques réalisés par les encadrants avec les étudiants, beaucoup de stress et de compétition entre les élèves, et un manque de rotation au sein des groupes de cliniques (composés des 3^e, 4^e et 5^e années), fixes pour le semestre.

Une bonne préparation à la médecine collective

Guillaume Deram, T1 productions animales à Oniris (Nantes).

Nous bénéficions d’une excellente formation en pathologie collective, notamment à travers de nombreux travaux en groupe (de type audits d’élevage) ou de cours où interviennent majoritairement des vétérinaires extérieurs. Ils nous donnent par cette voie une véritable sensation de remontée du terrain, et de concrétisation de notre année d’approfondissement. De plus, les enseignants nous laissent une grande indépendance dans tout ce que nous entreprenons, ce qui est très “professionnalisant”. Nous disposons aussi de 10 semaines de stage, dans des cliniques en convention avec l’école, où les vétérinaires, habitués à recevoir des élèves de 5^e année, sont extrêmement formateurs.

S’il fallait déplorer quelque chose de ma T1 à Nantes, ce serait le temps si court que nous passons dans les cliniques de l’école (6 jours au total…), donc le peu d’enseignement en médecine individuelle dont nous disposons. Cela est le pendant de la bonne formation en médecine de troupeau qui nous est délivrée, mais demeure en décalage avec la demande du terrain. Sur les 6 mois dédiés à notre thèse (certes importants, mais fort éloignés de notre pratique future), instiller quelques jours d’enseignement en médecine individuelle ne serait pas, à mon sens, aberrant.

Une formation stimulante et enrichissante

Olivia Rongières, T1 équine à Oniris (Nantes).

La pluralité des fronts sur lesquels nous sommes confrontés à de la pratique fait de la T1 équine à Nantes une année extrêmement formatrice : 6 semaines dédiées à la thèse, 6 semaines de stage et 12 semaines dans les cliniques de l’école. Ces dernières sont polyvalentes et s’articulent entre les 3 services de médecine, d’orthopédie et de chirurgie. De plus, 3 semaines sont consacrées à des travaux pratiques de reproduction dont l’apport, sur le plan tant des connaissances fondamentales que des gestes techniques, est conséquent, ainsi que 2 semaines au Centre d’imagerie et de recherche sur les affections locomotrices équines (Cirale).

Par ailleurs, nous sommes encadrés par une équipe d’enseignants au sein de laquelle 3 boardés et 3 résidentes sont des atouts de poids.

Je regrette cependant l’absence de chirurgie abdominale, un manque volontaire, puisque l’unique bloc est réservé aux interventions orthopédiques pour des raisons d’asepsie, mais qui sera bientôt comblé par la construction d’un nouveau bloc dédié. Tous les cours théoriques sont regroupés sur 4 semaines au début de l’année, empêchant malheureusement les 5^e année des autres filières d’y avoir accès. En outre, la fatigue des étudiants au terme de leurs semaines en cliniques est remarquable. Non seulement il n’y a pas de repos compensateur entre les gardes, mais la distance qui sépare les 3 services mentionnés met les quadriceps nantais à rude épreuve !