30 % des vétonautes se prononcent pour le retrait de 5 mesures phares de François Hollande

Si pour des raisons financières, François Hollande devait renoncer à l’une de ses promesses de campagne présidentielle, il devrait abandonner en priorité celle qui porte sur la création de 60 000 postes dans l’Éducation nationale, selon 40 % des Français (toutes tendances politiques confondues). C’est ce que révèle un sondage réalisé les 18 et 19 mai derniers par Ipsos pour l’hebdomadaire Le Point. L’abandon du rétablissement du droit de partir à la retraite à taux plein à 60 ans pour les personnes qui ont commencé à travailler à 18 ans et ont cotisé 41 annuités arrive en deuxième position (26 %), suivi, pour clore le tiercé de tête, par la création du “contrat de génération” pour l’emploi des jeunes et des seniors (14 %).

Des chiffres qui divergent selon la couleur politique des sondés

Les sympathisants de l’Union pour un mouvement populaire (UMP) se prononcent majoritairement pour l’abandon de la création de 60 000 postes dans l’Éducation nationale (58 %), suivis de ceux du Front national (FN, 43 %), du Mouvement démocrate (Modem, 40 %), du Front de gauche (36 %), d’Europe écologie-Les Verts (EÉLV, 34 %) versus 27 % pour ceux du Parti socialiste (PS).

Quant à la mesure à abandonner qui arrive en deuxième position dans le sondage (le retour à la retraite à 60 ans), les écarts sont moins marqués entre notamment le PS et l’UMP : 34 % se prononcent pour le retrait versus 22 %, soit un écart de 12 points, au lieu de 31 points concernant l’abandon de créer 60 000 postes dans l’Éducation.

La deuxième place accordée à l’abandon du rétablissement de la retraite à 60 ans, par les sympathisants tant de droite que de gauche, peut paraître “anormale” pour 2 raisons. En effet, le recul de l’âge de la retraite (à 62 ans) mis en place par l’ancienne présidence avait été fortement décrié jusque dans la rue et, par ailleurs, son rétablissement à 60 ans était une promesse phare du programme de François Hollande.

Environ 110 000 personnes concernées

Quoi qu’il en soit, le nouveau gouvernement a rendu public, le 6 mai dernier, avant même le premier tour des législatives, les modalités du retour partiel de la retraite à 60 ans. Le décret devrait être publié début juillet. Selon la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, environ 110 000 personnes devraient profiter de cette mesure. Le coût estimé est d’environ 1,1 milliard d’euros sur l’an prochain. Il devrait ensuite continuer d’augmenter pour atteindre, à l’horizon 2017, 3 milliards par an, toujours selon le ministère. La mesure sera financée par une hausse de cotisations sociales salariales et patronales.

Du côté des vétérinaires interrogés en ligne sur le sujet, les 2 mesures à abandonner en priorité en cas de difficultés financières remportent un peu moins de suffrages qu’au niveau national (environ 20 % des votes pour chacune), devancées par l’item « toutes les mesures » (30 %) proposé dans notre sondage sur WK-Vet.fr. Mais il est bien connu que notre profession penche majoritairement à droite, comme l’ont déjà mis en évidence des sondages antérieurs¹.

• 1 Voir notamment La Semaine Vétérinaire n° 1483 du 17/2/2012 en page 12.

• Sondage réalisé sur WK-Vet auprès de 203 votants.