Les jeunes diplômés : à la fois recherchés et peu reconnus

Anticiper l’avenir en matière de ressources humaines, tel est l’objectif des vétérinaires qui ont répondu à notre enquête. Des recrutements sont prévus par la profession en 2012. Dans un climat économique difficile, les embauches dépendront de l’activité et des régions où les cabinets ou les cliniques exercent. Tous les profils (associés, auxiliaires et vétérinaires salariés) sont recherchés. Mais des difficultés pour recruter persistent pour certains praticiens. Plusieurs raisons expliquent ce phénomène, comme une localisation hors ville de la structure ou des besoins en gardes importants, par exemple pour une activité équine. De plus, les jeunes diplômés sont apparemment pointés du doigt par certains employeurs. Dans notre sondage, ces derniers leur reprochent d’avoir « des exigences dépassant leurs propres revenus », d’autant qu’en contrepartie, « ils ne veulent ni de visite en rurale ni de gardes ».

Les jeunes diplômés sont parfois considérés comme inadaptables ou leur manque d’expérience apparaît, dans certains cas, comme un handicap. Les horaires à rallonge (plus de 12 heures généralement) et les gardes seraient boudés par ces juniors. Spécialement en pratique rurale. L’un deux dénonce ainsi « le refus des contraintes que ma génération a accepté sans même se poser des questions ! ». Du coup, ces jeunes praticiens n’ont pas toujours bonne presse auprès de ceux qui les emploient. Dans ce contexte, un tiers des vétérinaires interrogés affirment avoir des difficultés à recruter des candidats. Les jeunes sont embauchés, mais dans certains cas par « manque d’autre choix » pour les employeurs. Sans expérience, ils n’intéressent pas toujours les chefs d’entreprise. Si bien qu’une bonne partie des dirigeants sondés (43 %) n’en veulent tout simplement pas. Mais heureusement la tendance est à l’embauche : la majorité (54,7 %) des employeurs interrogés ont l’intention de recruter et 22 % des sondés précisent qu’ils embauchent « sans hésiter ».

Quant aux stagiaires vétérinaires, ils sont accueillis en fin de cursus scolaire par la profession : c’est le cas pour une majorité (63,6 %) des praticiens sondés. Toutefois, certains chefs d’entreprise précisent qu’ils le font moins souvent qu’avant, pendant que d’autres au contraire en accueillent plusieurs fois par an (^{voir graphique}). Une ombre demeure toutefois au tableau pour ces jeunes vétérinaires : un bon tiers des chefs d’entreprise interrogés déclarent ne jamais y avoir recours.

Il est clair que certaines régions de France touchées par la crise et la pénurie de talents ou de praticiens disponibles rencontrent des difficultés à recruter, notamment en exercice mixte et rural, ou encore pour des raisons d’isolement géographique. Les vétérinaires expérimentés ou les postulants à une association en activité mixte, par exemple, se font rares.