5e journée de cas cliniques en pratique rurale

Organisée par le département “santé et productions animales” de VetAgro Sup, en partenariat avec le groupement technique vétérinaire (GTV) Rhône-Alpes, « cette journée signe la volonté d’inclure les professionnels dans les projets pédagogiques », a souligné Stéphane Martinot, directeur général de l’établissement. La particularité de ce rendez-vous est de permettre la rencontre entre la théorie et la pratique : chaque cas clinique présenté par un praticien est suivi d’une synthèse réalisée par un enseignant ou un spécialiste.

La pratique suivie de la théorie

Un cas d’intoxication de vaches par la mercuriale annuelle (une plante qui provoque hémoglobinurie, anémie et ictère), proposé par Andrea Montecchi de l’unité clinique rurale de l’Arbresle (Ucra, Rhône), a donné l’occasion à Marie-Anne Arcangioli (Vet-Agro Sup) de rappeler l’intérêt de différencier une hématurie d’une hémoglobinurie en présence d’“urines rouges”.

Toujours chez des vaches laitières suivies par l’Ucra, 8 cas de mammites à Pseudomonas aeruginosa ont été diagnostiqués via l’examen bactériologique du lait : 4 sont mortes et 2 ont été réformées. Seules des mesures hygiéniques préventives semblent efficaces contre cette infection dont le traitement est souvent voué à l’échec.

La pose d’un plâtre fenestré chez un veau, pour réduire une fracture ouverte du canon lors d’un vêlage difficile, a montré une évolution défavorable. Comme aucun suivi postopératoire ne peut être envisagé en cas d’ostéosynthèse, l’amputation du membre thoracique a été décidée par Frédéric Vellut (Haute-Savoie) et son stagiaire Thibaut Hestin, afin d’éviter l’euthanasie, et en posant la question de la valorisation de l’animal à la suite de cette intervention. Puis Jean-Luc Chatré (Nièvre) a présenté une synthèse sur la réduction des fractures chez le veau.

Yves Debeauvais (Haute-Savoie) a développé le thème de la médecine de troupeau à partir d’un cas de métrites rebelles chez des vaches laitières. Une première visite « de contact » a pour but de mettre en évidence des problèmes intercurrents et de rechercher tous les facteurs de risque. Les mesures proposées à l’éleveur sont évaluées lors d’un suivi. Des visites régulières sont ensuite prévues, au cours desquelles sont réalisés, en cas de métrites chroniques, un contrôle d’involution et une recherche de corps cétonique pour écarter la présence d’une maladie métabolique.

Situation inhabituelle : un cas de salmonellose dans une bergerie semble être la conséquence indirecte d’un incendie subi un mois auparavant. D’après Pierre Brouillet (Ain) et Sylvie Mialet (VetAgro Sup), l’infection est apparue à cause de l’humidité résiduelle de la litière arrosée par les pompiers pour éteindre le feu et de la désorganisation de l’éleveur, qui ont favorisé la contamination environnementale des fromages.

Sans oublier les abeilles

Une synthèse des connaissances sur le virus Schmallenberg a permis de rappeler les prélèvements à réaliser pour confirmer l’infection : l’encéphale, la rate et le sang chez un fœtus, le sérum et/ou le sang total sur tube EDTA chez l’adulte durant la phase clinique.

Alain Viry (laboratoire départemental du Jura) a précisé que les troubles des abeilles font partie des priorités ressorties des États généraux du sanitaire, après la présentation d’un cas de loque américaine dans un élevage amateur par Pierre-David Gras (Drôme). La surveillance passive des apiculteurs est encouragée et la surveillance active de cette maladie réputée contagieuse dans la Drôme depuis l’automne 2011 est étendue à d’autres départements cette année.