Que représente pour vous la tuberculose bovine ? - La Semaine Vétérinaire n° 1496 du 18/05/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1496 du 18/05/2012

Entre nous

FORUM

Auteur(s) : SERGE TROUILLET

Une maladie crainte des éleveurs et des vétérinaires

François Germe, praticien à Arles (Bouches-du-Rhône).

La tuberculose bovine est une maladie récurrente dans la région d’Arles. J’exerce en clientèle depuis 30 ans et je l’ai toujours connue. C’est une sorte de résidu que l’on ne parvient pas à éradiquer. Aussi, les mesures de prophylaxie n’ont jamais cessé. Chaque année, tous les troupeaux y sont systématiquement soumis. Outre l’intradermo-tuberculination normale, nous avons commencé à développer la recherche d’interférons par la prise de sang. C’est très onéreux et nous ne pouvons procéder que par campagnes. Après l’avoir fait pendant 2 ans, nous sommes revenus, cette année, à l’intradermo classique avant de recommencer l’année prochaine. C’est une question de subventions.

Les éleveurs redoutent énormément cette maladie insidieuse. Certes, la race camargue, qui prévaut ici, est protégée. Nous prenons de grandes précautions avant de décider l’abattage total d’un cheptel, après un deuxième contrôle et au-delà d’un pourcentage trop élevé de tuberculose. Pour autant, s’il n’y a pas de commerce avec ces animaux, certains d’entre eux sont d’un excellent rapport : un bon cocardier fait 7 à 8 courses libres par an, rémunérées entre 1 000 et 1 500 € chacune ! Le vétérinaire n’est pas non plus à la fête. Faire entrer chaque fois 200 à 300 bêtes sauvages dans des couloirs et faire correctement les tests n’est vraiment pas une sinécure pour lui !

L’abattage total est perçu comme une mesure violente

François Bonnet, directeur départemental de la protection des populations (Pyrénées-Atlantiques).

Dans notre département, la tuberculose bovine s’apparente à une maladie de terroir. Chaque année, nous prenons des arrêtés portant déclaration d’infection, notamment dans le Nord-Est, frontalier avec les Landes, autour des cantons d’Arzacq et d’Arthez-de-Béarn. Une dizaine au maximum. Les foyers se révèlent soit au cours des prophylaxies, soit lors de l’abattage. Nous sommes dans des régions d’élevage, des bassins de production de la race blonde d’Aquitaine, et l’examen post-mortem correspond à de la surveillance systématique. Pour les dépistages, nous suivons un rythme triennal général et un autre, annuel, pour les zones susceptibles d’être affectées. Comme l’enjeu économique de cette maladie est national, nous figurons naturellement parmi les départements sur lesquels s’exerce une certaine pression.

Pour les éleveurs, tout abattage de cheptel est économiquement préjudiciable, malgré les compensations financières. Cependant, la dimension psychologique d’une telle mesure, perçue par eux comme très violente, est sans doute plus prégnante encore. L’accompagnement psychologique et pédagogique est toujours une épreuve pour nous, même si nous sommes aidés, dans ces cas-là, par les vétérinaires de terrain et les Groupements de défense sanitaire.

L’apparition de foyers m’empoisonnerait la vie

Olivier Pennant, praticien à Vergt (Dordogne).

Là où j’exerce, en terre limousine au centre de la Dordogne, entre Périgueux et Bergerac, nous n’avons pas encore eu de cas de tuberculose bovine. Ce n’est pas le cas au nord du département et un peu au sud, où des foyers apparaissent. Chaque année, nous mettons en place une prophylaxie tuberculose sur la moitié des cheptels, sauf dans le nord du département. Là, le contrôle est renforcé. Les mesures sont plus rigoureuses qu’auparavant, avec une prise de sang et un renouvellement des contrôles. Nous avons dorénavant des schémas de prophylaxie bien établis par les services vétérinaires départementaux. Nous sentons bien l’effet d’une pression nationale concernant ce problème de santé publique.

Les éleveurs ont tous entendu que tel ou tel d’entre eux avait dû faire abattre son troupeau ou était interdit de commerce ! Ils craignent d’y être confrontés à leur tour. Personnellement, si des foyers apparaissaient dans ma zone, cela m’empoisonnerait bien la vie. Après le premier contrôle assorti d’une prise de sang, si l’animal présente une réaction il faudrait refaire une tuberculination 6 semaines après, soit 2 fois 2 séances à 3 jours d’intervalle. Je n’aurais pas la disponibilité suffisante. Je serais obligé d’engager quelqu’un et l’expérience de la fièvre catarrhale montre que les indemnités, dans ce cas, ne couvrent pas la totalité des charges salariales supplémentaires et du travail administratif fourni.

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