Sur quels critères avez-vous choisi de vous associer ?

Des motivations économiques et humaines

Delphine Rault, praticienne canine, spécialiste en imagerie médicale à Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes).

J’avais déjà eu ce statut à Paris dans une structure d’imagerie où nous étions 5 associés. Pour des raisons personnelles, j’ai déménagé dans le sud de la France et j’ai renouvelé l’expérience. Ici, nous sommes 4 associés et notre structure fonctionne uniquement en référé en imagerie et en neurologie. Les raisons qui m’ont conduite à m’associer sont nombreuses. La première est économique : lorsque l’on exerce en tant que spécialiste en imagerie, on se retrouve rapidement confronté à un plateau technique extrêmement lourd, qui doit fonctionner en permanence. Arrivent ensuite les motivations intellectuelles. Il est, en effet, particulièrement stimulant de confronter en permanence ses opinions avec des confrères, apprendre, se remettre en question…

Enfin, une association est une véritable aventure humaine qui, lorsqu’elle est réussie, apporte beaucoup de saveur à notre pratique quotidienne. Bien sûr, comme dans un couple, de nombreux compromis sont à faire, mais la balance est franchement positive pour ce qui est de l’engagement à long terme.

Un investissement pour l’avenir

Nicolas Levillain, praticien équin à Saint-Michel de Livet (Calvados).

Notre clinique compte 10 associés. J’ai été salarié pendant 5 ans dans cette structure et suis récemment devenu associé. Depuis ma sortie de l’école, en 2005, je souhaitais aboutir à cette modalité d’exercice, même si ce n’est pas une fin en soi. Dans notre clinique, l’association de nouveaux entrants s’effectue via une augmentation de capital, ce qui permet de développer la structure et d’avoir un plateau technique de haut niveau, avec l’acquisition récente d’un appareil d’imagerie à résonance magnétique (IRM), d’une scintigraphie, ou encore la construction de box d’isolement et d’une carrière équestre, par exemple. Nous sommes tous relativement jeunes et il est clair que notre principale motivation repose sur l’accroissement constant de la dynamique de notre structure et de notre équipe, en privilégiant les investissements à long terme. Par ailleurs, il n’existe aujourd’hui pratiquement plus de praticiens équins qui exercent seuls, car dans ce domaine nous sommes rapidement confrontés à du matériel et des infrastructures coûteuses. Enfin, le passage au statut d’associé nous confère également celui de chef d’entreprise. S’ajoute alors à la pratique de la médecine une dynamique de management extrêmement stimulante.

Une vie de famille équilibrée

Karine Pervis, praticienne mixte à Saint-Philbert (Loire-Atlantique).

Au sortir de l’école, je me suis laissée 5 ans. Pendant celles-ci, mon quotidien a été rythmé par l’acquisition d’une expérience professionnelle dans diverses structures. J’avais déjà travaillé en contrat à durée déterminée dans la clinique où j’exerce aujourd’hui. Une occasion s’est présentée de racheter des parts. Je l’ai saisie, car je connaissais déjà et appréciais beaucoup la clientèle, et mes relations avec les autres vétérinaires en tant que salariée avaient toujours été au beau fixe. Ma motivation essentielle était la conciliation de mon métier avec une vie de famille. Je viens d’avoir une petite fille. M’associer m’offre la possibilité de gérer plus librement mon emploi du temps. Pour le reste, je pense que mon investissement dans le travail n’a pas changé. Cependant, le statut d’associé est plus valorisant, ne serait-ce que dans les choix que l’on peut faire dans la gestion de la structure. Enfin, même si cela n’est certainement pas courant, la motivation économique n’était pas prépondérante au moment de choisir. L’association m’assure aujourd’hui une stabilité géographique que je peinais à trouver en tant que salariée.