Formation
ANIMAUX DE COMPAGNIE
Auteur(s) : OLIVIER TOULZA*, AURÉLIE LEVIEUGE**
Fonctions :
*diplomate Acvim, diplomate Ecvim-CA, praticien à Eysines (Gironde). Article rédigé d’après une conférence présentée au congrès de l’Afvac à Lyon en 2011.
La fièvre aiguë est un abattement anormal associé à une hyperthermie (souvent comprise entre 39,5 °C et 41,1 °C), d’apparition brutale (quelques heures), qui disparaît en quelques heures à plusieurs jours. Les causes infectieuses (bactériennes, virales, parasitaires) sont à évoquer en priorité, mais il convient de ne pas oublier les autres origines (voir graphique) ni de se tromper de cibles. Par exemple, un animal peut présenter une hyperthermie liée à la présence d’un corps étranger. La cible à traiter en priorité est le corps étranger et non la fièvre ou l’infection. De la même manière, une broncho-pneumonie par fausse déglutition fait rechercher une éventuelle affection digestive (telle qu’un mégaœsophage, par exemple).
Ces maladies sont susceptibles d’avoir pour cible différents organes : le foie, la peau, le système nerveux central, le sang, les reins, etc. Ainsi, il importe de connaître le contexte épidémiologique et les commémoratifs. Ces maladies concernent essentiellement les jeunes adultes. Les femelles seraient prédisposées. La race est également à prendre en compte. Les boxers et les terre-neuve sont sujets aux polyarthrites, aux méningites. Les sharpeis sont prédisposés à une fièvre familiale, les spaniels aux polyarthrites et aux polymyosites. Il existe aussi des atteintes multiorganes : le lupus érythémateux disséminé en est un exemple. Le diagnostic de cette maladie est certain lorsque 2 critères majeurs sont observés (voir tableau) et une sérologie anticorps antinucléaires positive ou un critère majeur associé à un autre mineur et une sérologie positive. Le diagnostic est probable en présence d’un critère majeur et d’une sérologie positive, ou de 2 critères majeurs même si la sérologie est négative.
Une infection peut être secondaire à une immunodépression liée à une tumeur, à la présence de tissu nécrotique péritumoral, à un traitement anticancéreux. Attention lors de chimiothérapie, notamment : les neutropénies iatrogènes (et l’absence de cytokines) sont responsables d’infections sournoises non accompagnées d’hyperthermie.
Un épisode de fièvre aiguë est susceptible d’être consécutif à un accident de la voie publique ou de survenir en phase postopératoire (1 ou 2 jours après), et d’être uniquement lié au traumatisme tissulaire. Les infections véritables surviennent plutôt 2 jours au minimum après un acte chirurgical.
Certains médicaments sont pyrogènes (le lévamisole, notamment). Le recueil attentif de l’anamnèse et des commémoratifs permet de connaître les traitements en cours.
Une fièvre modérée (inférieure à 41 °C) peut avoir pour effets bénéfiques d’inhiber la réplication virale et d’augmenter la fonction leucocytaire. Il importe de toujours bien abreuver l’animal. Lorsque la fièvre dépasse 41,5 °C, il convient de s’inquiéter, car elle est néfaste et peut avoir des conséquences hémostatiques et cérébrales.
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