Séroprévalence accrue chez les étudiants en option “rurale”

La fièvre Q ou coxiellose est une maladie infectieuse animale transmissible à l’homme. L’agent pathogène en cause est la bactérie Gram négatif Coxiella burnettii, qui peut se sporuler et résister à la chaleur et à la dessiccation.

La répartition de cette maladie est ubiquitaire. La contamination humaine s’effectue principalement par l’intermédiaire du bétail (ovins, bovins et caprins), mais des animaux domestiques ou sauvages peuvent être également incriminés. Chez l’animal, la fièvre Q est parfois responsable d’une infection placentaire avec avortement, ou d’une excrétion chronique de bacilles dans les matières fécales et le lait. Chez l’homme, les signes cliniques sont pseudo-grippaux dans 40 % des cas (fièvre, courbatures, mauvais état général, sueurs, vertiges, etc.). Dans environ 2 % des cas, une forme chronique de la maladie peut se développer chez les personnes immunodéprimées ou cardiaques (endocardite) et chez les femmes enceintes (avortement).

La fièvre Q constitue depuis de nombreuses années une réelle préoccupation pour les praticiens. Mais peu de données sont aujourd’hui disponibles sur le risque encouru par les étudiants vétérinaires.

Un séroprévalence significative

Une étude¹ néerlandaise récente s’est penchée sur la séroprévalence vis-à-vis de Coxiella burnettii chez les étudiants vétérinaires. Sur 1416 élèves inscrits à la faculté vétérinaire d’Utrecht cette année-là, 674 ont accepté de participer à l’étude, en autorisant des prises de sang et en répondant à un questionnaire. Ce document comporte un volet sur l’état de santé passé et actuel des étudiants et un autre sur les options choisies au cours de leur cursus universitaire (rurale, canine, équine, etc.).

La majorité des participants sont des filles (80 %) âgées de 24 ans en moyenne (18 à 47 ans). 39 % des étudiants ont une origine rurale et 13,5 % ont vécu dans des fermes. Aucun des étudiants interrogés ne signale la coxiellose dans son dossier médical . 18,7 % d’entre eux sont séropositifs (IgG) vis-à-vis de Coxiella burnettii, dont 19 % avec une infection récente (IgM) décelée à l’immunofluorescence, la technique adoptée au cours de cette étude. Les auteurs considèrent cette séroprévalence comme « significative ». Elle est cependant moins importante que celle des vétérinaires dont l’activité est essentiellement rurale (80 % en 2009). La séroprévalence augmente avec les années d’études et elle est significativement plus élevée chez les élèves ayant opté pour une activité “rurale” (23,8 %), alors que les étudiants qui ont choisi l’option canine affichent un taux bien plus faible (5,7 %).

• 1 « Risk factors of Coxiella burnetii (Q fever) seropositivity in veterinary medicine students », de Rooij MM, Schimmer B, Versteeg B, Schneeberger P, Berends BR, Heederik D, van der Hoek W, Wouters IM.PLoS One. 2012;7(2):e32108. Epub 2012 Feb 21.