Bruno Le Maire change de position - La Semaine Vétérinaire n° 1487 du 16/03/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1487 du 16/03/2012

Abattage rituel

Actu

SOCIOPRO

Auteur(s) : MARINE NEVEUX

Le ministère de l’Agriculture a abordé une nouvelle fois le sujet brûlant de l’abattage par le biais d’une conférence de presse, le 8 mars dernier.

Le 8 mars, Bruno Le Maire a présenté un rapport « confidentiel » (sic) relatif à « la protection animale en abattoir : la question particulière de l’abattage rituel », dévoilé la veille par l’hebdomadaire Le Point1 (qui y consacre un dossier et un éditorial). Bruno Le Maire s’est engagé à accélérer la réflexion sur la mise en place d’un étiquetage de la viande issue de l’abattage rituel. Il a également confirmé la mise en application anticipée du décret de décembre 2011. Certes, en cette période préélectorale, il est possible de se demander qui poursuivra la gestion de ce dossier dans les mois à venir et la suite qui lui sera donnée. Le gouvernement tente de dresser des pare-feu contre un incendie médiatique et politique qui ne cesse de progresser avec vigueur depuis plusieurs semaines.

L’OABA2 vient, en outre, de publier sur son site Internet3 une liste des abattoirs de métropole dans lesquels sont pratiqués les abattages “conventionnels” (avec étourdissement des animaux). Le 24 février dernier, l’organisme avait saisi la DGAL4 sur la demande de transparence au sein de la filière “abattage et distribution des viandes”. « L’OABA a donc décidé de répondre aux attentes des nombreux consommateurs et défenseurs des animaux qui souhaitent être informés sur les conditions d’abattage, ainsi qu’à la demande de nombreux éleveurs qui exigent de connaître le mode de mise à mort de leurs bêtes dans les abattoirs. Il est possible, pour chaque consommateur, d’être informé sur le lieu d’abattage de l’animal. Ce renseignement peut être donné par le vendeur ou par l’étiquette mentionnant le numéro d’agrément de l’abattoir, qui débute par le département du lieu de situation », explique-t-on à l’OABA. Cette liste, relative aux animaux dits de boucherie (bovins, moutons, chèvres et porcs), a été dressée en tenant compte des renseignements obtenus par l’association auprès des établissements concernés. « L’OABA ne peut publier une liste identique pour les établissements d’abattage de volailles et de lapins, puisque la majorité de ces établissements refusent ses visites », regrette Frédéric Freund, directeur de l’OABA.

LES CONFRÈRES RÉAGISSENT

→ L’étourdissement est une mesure instaurée depuis le 16 avril 1964, à l’initiative de l’OABA et de sa présidente de l’époque. Cela fait donc presque 48 ans que cette disposition existe. Auparavant, les bêtes étaient abattues sans moyen particulier de diminution de la souffrance animale. 3 dérogations existaient dès le départ : l’abattage religieux, fermier ou d’urgence.

48 ans après, le problème semble donc moins la prise de conscience de l’existence de ces pratiques que le fait que l’exception finisse par devenir progressivement la règle, dans un but bien plus économique que culturel et religieux. Les abattoirs sont là pour gagner de l’argent et toute économie d’échelle paraît bonne à prendre, quitte à se cacher derrière un prétexte bien commode.

L’abattage rituel et l’information du consommateur sur la méthode employée sont des sujets sur lesquels le gouvernement actuel n’a cessé de changer d’avis, de tergiverser, de multiplier les volte-face. L’absence d’intention claire a pollué le débat et ouvert le chemin à toutes sortes d’interprétations.

Ces sujets, médiatisés à outrance et instrumentalisés à des fins bien éloignées du problème initial, agissent comme un rideau de fumée dérisoire sur 2 points, pourtant bien plus préoccupants : en France, en 2012, la réduction de la souffrance animale, consacrée en 1964, est contournée allégrement et massivement (au nom de l’argent) ; de moins en moins de personnes ont les moyens de manger de la viande.

→ Sur cette liste (Le Point), les abattoirs qui pratiquent l’abattage rituel (en quelle proportion ?) sont surlignés en rouge avec la légende : “abattoirs où les animaux sont tués encore conscients” ! J’appelle ça de la désinformation ! Il y a certes des abus, mais ce n’est pas une raison pour en faire une généralité (et je ne défends aucunement l’abattage rituel). Il y aurait un étiquetage adapté, le mode d’abattage étant connu pour chaque carcasse sortant d’un abattoir, on n’en serait pas à lire des énormités pareilles !

→ La viande d’animaux abattus avec ou sans étourdissement a le même goût et a priori le même coût pour un consommateur lambda. Sauf que des chaussures de sport fabriquées en France ou dans un pays tiers par des gamin(e)s payé(e)s quelques euros par mois sont tout aussi confortables et ô combien moins onéreuses. Il faut savoir ce que l’on veut et assumer ses responsabilités : denrée très périssable et en voie de disparition.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr