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Journée de la recherche équine
Actu
SANTÉ ANIMALE
Auteur(s) : MARINE NEVEUX
La dernière journée de la recherche équine (JRE), organisée par l’IFCE1 en collaboration avec l’Inra2 le 1er mars dernier à Paris, avait pour thème le sport de haut niveau.
La génomique, la transcriptomique et la métabolomique trouvent actuellement leur place dans les méthodes d’avenir de lutte contre le dopage. « Aujourd’hui, nous nous intéressons à l’effet de la molécule et à la traduction de ses effets dans l’organisme, explique Yves Bonnaire (laboratoire des courses, Verrières-le-Buisson). Nous avons développé des modèles pour les hormones de croissance et les érythropoïétines. » En transcriptomique, les études ont identifié 8 gènes liés à l’administration d’EPO3. Ceux-ci sont sous-régulés pendant 90 jours, ce qui, pour une EPO de 1re génération, est une avancée importante, car cette hormone est détectable pendant 3 à 4 jours seulement. La méthode a été améliorée en incorporant davantage d’informations sur un plus grand nombre de gènes (30). En outre, il est possible de déceler l’administration et le type d’EPO utilisé.
La métabolomique recourt à des travaux qui ont pour objet l’urine (analyse en chromatographie et en spectrométrie haute résolution). À partir de ceux-ci, concernant les hormones de croissance, 2 types d’étude ont été réalisés sur cette empreinte métabolomique : un modèle descriptif et un autre prédictif. « Tout le travail reste à effectuer au niveau de la décision et de la prise de risque », souligne Yves Bonnaire.
Les travaux de recherche de cette journée ont abordé d’autres sujets variés. Nos confrères du laboratoire Frank-Duncombe ont mis en évidence l’intérêt du dosage sanguin de la protéine D de surfactant (SP-D) lors d’inflammation des voies respiratoires profondes. « Cette protéine est un composant important de l’immunité pulmonaire innée », explique Éric Richard. L’inflammation des voies respiratoires profondes est associée à une augmentation détectable de cet élément, qui constituerait donc un biomarqueur potentiel.
Les techniques régénératives ont été abordées, notamment via l’intervention d’Olivier Geffroy (professeur à Oniris). La réparation du cartilage représente un enjeu majeur chez le cheval de compétition. Ce tissu spécifique, non vascularisé, possède de faibles capacités de réparation. Olivier Geffroy a étudié la greffe de cartilage avec un biomatériau qui contient des chondrocytes autologues mis en culture à partir du septum nasal, implantés sous arthroscopie dans un hydrogel autoréticulant. Les chondrocytes sont prélevés dans les septums nasaux, mis en culture puis injectés à des souris. Chez les chevaux pilotes, des défauts sont créés au niveau du cartilage, puis le gel est injecté. Ces animaux ne présentent pas d’anomalie en radiographie et aucune boiterie n’est observée. L’arthroscopie révèle une réparation intéressante des zones lésées. L’histologie met en évidence du collagène de type 2. En conclusion, l’implantation de chondrocytes nasaux permet une greffe 3D. « Les résultats sont prometteurs sur ces quelques cas cliniques, poursuit Olivier Geffroy. Cela nécessite d’être validé par une étude contrôlée. » D’autres sources de chondrocytes, telles les cellules souches mésenchymateuses, sont à l’étude.
1 Institut français du cheval et de l’équitation.
2 Institut national de la recherche agronomique.
3 Érythropoïétine.
Cette dernière JRE a mis en exergue les travaux menés chez l’athlète qu’est le cavalier de haut niveau. « La fréquence des lombalgies chez le cavalier n’est pas supérieure à la fréquence des lombalgies dans la population générale », constate Éric Favori, médecin de l’équipe de France de concours complet d’équitation. Les lombalgies passent souvent à l’échauffement. Celui-ci n’est donc pas à négliger. En revanche, davantage de lésions dystrophiques rachidiennes et, fréquemment, des contractures et des tendinites des adducteurs de hanche sont rencontrées. Les facteurs de risque des tendinopathies chez le cavalier résultent souvent d’un déficit hydrique et diététique, d’une absence de préparation spécifique, d’une technique défaillante, d’un changement de selle ou de monture.
La dépense énergétique du cavalier est aussi étudiée selon plusieurs disciplines. Une augmentation significative de la consommation d’O2 est ainsi observée, essentiellement lors du parcours d’obstacles : 92 % de FCmax et 80 % VO2max. Par conséquent, les sollicitations du système cardiovasculaire sont importantes pendant le parcours. Les cavaliers doivent avoir un entraînement aérobie. Les intervenants ont globalement déploré que les cavaliers accordent actuellement trop peu de temps à l’amélioration de leur condition physique, et à la prévention d’éventuelles lésions ou de fatigues physique ou psychologique.
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