Le “variant 2010” de la VHD fait désormais partie d’un nouveau groupe génétique - La Semaine Vétérinaire n° 1484 du 24/02/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1484 du 24/02/2012

Formation

PRODUCTIONS ANIMALES/LAPINS

Auteur(s) : SAMUEL BOUCHER

POINTS FORTS

– Le nouveau variant de la VHD atteint un plus grand nombre de lapereaux plus jeunes que ceux contaminés par les virus VHD classiques.

– Contrairement à ce qui était observé avec le virus classique, l’hépatite virale due au virus variant semble pouvoir prendre une forme moins aiguë et avec, parfois, des mortalités plus tardives.

CONTEXTE

Depuis la fin août 2010, de nombreux cas de maladie hémorragique virale (VHD) sont décrits dans le nord et le nord-ouest de la France. Depuis quelques mois, le virus est retrouvé dans le Sud et le Centre. Les cas surviennent dans des cheptels vaccinés ou non. Un phénomène surprenant jamais constaté avec les virus classiquement trouvés dans cette maladie. L’équipe de l’Anses1 de Ploufragan a caractérisé, fin octobre 2010, par séquençage et génotypage, l’existence d’un type de virus de la VHD (le “variant 2010”), qui fait désormais partie d’un nouveau groupe génétique. Cet agent pathogène est responsable d’une nouvelle forme de VHD décrite par comparaison avec la forme classique de la maladie. Elle a fait l’objet de plusieurs communications lors des 14e journées de la recherche cunicole au Mans, en novembre dernier2.

TABLEAU CLINIQUE

Dans sa nouvelle forme, la maladie atteint un plus grand nombre de lapereaux et des animaux plus jeunes que ceux contaminés par les virus de la VHD classiques (vers 6 à 8 semaines). Ainsi, même si quelques exceptions sont connues avec le virus classique (1 cas chez des lapereaux de 26 jours en 2003, notamment), 1 cas de contamination avec le nouveau variant (avec tableau clinique, mortalité et lésions caractéristiques) a été décrit chez des lapins âgés de 9 jours.

Lors de la mort, comme pour la VHD à virus classique, le lapin bondit et crie, comme il le fait lors d’accident vasculaire ou cardiaque. Les troupeaux vaccinés comptent moins de morts (20 % au maximum) que les cheptels non vaccinés (jusqu’à 99 % dans l’un des cas). Des lapins très fatigués, subictériques, et qui ne meurent pas sont aussi observés. Certaines lapines adultes avortent sans mourir. Par ailleurs, contrairement à ce qui était constaté avec le virus classique, l’hépatite virale due au virus variant semble pouvoir prendre une forme moins aiguë et avec, parfois, des mortalités plus tardives.

TABLEAU LÉSIONNEL

Les lésions observées sont celles de la VHD “classique” avec, cependant, des cas de lésions plus ictériques, proches de celles relevées avec la calicivirose du lièvre européen (EBHS). Ainsi, les carcasses présentent un ictère flamboyant, caractérisé par des séreuses, des organes très jaunes, ainsi qu’une urine jaune fluorescent. Sur 10 % des lapins environ, une épistaxis est notée. Le tableau nécropsique, organe par organe, ne varie pas beaucoup de celui observé dans les formes classiques. Lors de cette hépatite virale, le virus est à l’origine de la destruction des cellules du foie et, par conséquent, d’une insuffisance hépatique. Celle-ci se traduit par un déficit du métabolisme de la bilirubine, qui s’accumule rapidement et précocement dans les tissus, d’où l’apparition d’un ictère. Celui-ci s’apprécie nettement au niveau des muqueuses. Les facteurs de coagulation sont également produits en moindre quantité et rapidement consommés (la nécrose hépatique libère des facteurs qui activent la coagulation). Une coagulation intravasculaire disséminée (CIVD) ou une coagulopathie de consommation à l’origine d’un déficit de coagulation, qui se traduit par l’apparition d’hémorragies, s’installe. Le sang coagule lentement et se retrouve souvent dans la trachée. Les poumons présentent de nombreuses pétéchies et suffusions conflu-entes. Le foie est hypertrophié, décoloré, jaunâtre. Une splénomégalie importante est notée. Les reins sont congestifs, parfois hémorragiques. Le thymus est hypertrophié et parsemé de pétéchies. La graisse et les vaisseaux sanguins deviennent souvent jaunâtres.

Les examens histologiques ne mettent en évidence aucune différence par rapport aux observations faites lors de reproductions expérimentales de la VHD en 1992. Le foie est remanié par des foyers disséminés de nécrose de petite taille. Des microthrombi intracapillaires en nombre variable sont aussi remarqués.

  • 1 Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.

  • 2 Article rédigé d’après les dernières journées de la recherche cunicole 2011.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr