Les congressistes se concentrent sur les nouvelles technologies

Les congressistes ont répondu présent à cet événement désormais bien ancré parmi les journées majeures de début d’année. L’exposition commerciale offre également une bonne proximité avec les participants, avec près d’une quinzaine de partenaires. Pour la deuxième fois, une session spéciale de cas cliniques interactifs était prévue le jour précédent. En outre, cette année, la journée se déroulait la veille du Prix d’Amérique, remporté à nouveau par Ready Cash.

La biologie moléculaire en essor

Des conférenciers de renom, français et étrangers, ont ponctué la journée de leurs interventions. William Muir (université de Colombus, Ohio, États-Unis) a ainsi apporté son expertise en termes de gestion de la douleur et d’anesthésie.

La biologie moléculaire a également révolutionné l’approche diagnostique, en particulier la PCR² : « Cette technologie a permis la détection de pathogènes que l’on ne savait pas cultiver en laboratoire ou qui présentaient une très faible vitesse de multiplication par les techniques de culture conventionnelles », a développé Stéphane Pronost (laboratoire Frank Duncombe). En outre, la PCR en temps réel permet une approche quantitative. Enfin, les progrès de la biologie moléculaire offrent également « le développement de nouvelles approches, telles que la détection d’acides nucléiques sur “puces” ou le séquençage de génomes par la technologie NGS (new generation sequencing)” ».

La génomique, qui existe déjà dans d’autres espèces animales, prend de l’ampleur en pratique équine. « Elle étudie la structure, le fonctionnement et l’évolution des génomes », a expliqué Laurent Schibler (Inra³ de Jouy-en-Josas). La génomique fonctionnelle vise à déterminer la fonction et l’expression des gènes en caractérisant l’ensemble des transcrits (transcriptome) et des protéines (protéome), ainsi que les éléments de leur régulation. Les applications sont variées, par exemple pour la caractérisation de maladies génétiques : HYPP, syndrome létal du poulain lavande, etc. Le praticien est ainsi légitime dans le rôle de conseiller en génétique, en évitant les accouplements à risque sans pour autant éradiquer une race. L’approche est plus complexe pour des maladies multi­factorielles, telles que l’ostéochondrose, qui fait l’objet d’un programme de recherche Gen­Equin : une vingtaine de régions sont détectées, elles ont chacune un effet faible. La génomique permet, en outre, d’identifier des signatures de dopage, en thérapeutique, en nutrigénomique, etc.

La médecine sportive poursuit son ascension

En termes de médecine sportive, les progrès sont aussi importants. L’étude de la nature des sols se précise (projet Sequisol). « Elle conditionne la performance, a expliqué Nathalie Crevier-Denoix, professeur au Cirale⁴ et à l’ENVA. Elle induit aussi un risque de survenue d’affections. » Il existe aujourd’hui un protocole complet de mesures des forces dynamiques et cinématiques. Les mesures sont tridimensionnelles : des capteurs posés sur le pied permettent de décomposer les forces ; les accélérations se mesurent avec un accéléromètre.

Par conséquent, la médecine sportive a de belles évolutions devant elle. Wayne Mc Ilwraith a présenté un nouveau collège, l’American College of Veterinary Sports Medicine and Rehabilitation, accrédité par l’American Veterinary Medical Association (Avma). Un résidanat de 3 ans existe. Le premier résidanat a démarré à l’université du Colorado.

L’imagerie médicale, une clef de voûte en pleine évolution

Imagerie par résonance magnétique (IRM), scanner, scintigraphie : le maillage territorial de ces nouvelles technologies de pointe s’étend. L’écho­gra­phie a permis des consi­dé­ra­bles progrès. Jean-Marie Denoix, professeur au Cirale et à l’ENVA, a présenté ces technologies, en s’appuyant sur des exemples de cas cliniques : « L’apport de la scintigraphie est intéressant, notamment pour les fractures de fati­gues proximales. »

• 1 Organisée par Claire Scicluna, Élodie Chollet et Jean-Marc Betsch, le 28 janvier dernier à Roissy (Val-d’Oise).

• 2 Polymerase chain reaction.

• 3 Institut scientifique de recherche agronomique.

• 4 Centre d’imagerie et de recherche sur les affections locomotrices équines.