Jacques Bénazet (L 71) nous a quittés

Au terme de 2 jours d’hospitalisation, Jacques Bénazet nous a quittés brusquement, le 20 janvier dernier. Successivement directeur des services vétérinaires de l’Oise, de la Haute-Garonne et de la Seine-Saint-Denis, il avait pris récemment sa retraite de contrôleur général de l’Agriculture.

Depuis que nous nous sommes connus, en 1967 à l’école de Lyon, nous n’avons jamais cessé de nous voir. Différentes choses nous rapprochaient, le goût pour l’histoire, pour Paris, pour les livres, pour les chevaux. Sans doute a-t-il évolué en 45 ans, mais il est resté dans le fond le même idéaliste, contraint de composer avec la réalité. Sous l’influence d’un père qu’il vénérait – vétérinaire militaire et prestigieux cavalier –, il s’était fait du passé et des valeurs françaises une image bien trop positive pour ne pas être déçu. Comment accepter le monde tel qu’il est, désordonné et prosaïque, avec une tête construite comme un jardin à la française ? Aussi, en pessimiste discret se réfugiait-il dans la dérision. Il avait le secret de provoquer des fous rires qui nous manqueront désormais.

Si Jacques savait composer avec la société, il gardait une intransigeance totale pour lui et pour sa famille, à laquelle il vouait un fort attachement. Les autres bénéficiaient de son indulgence et de son humour bienveillant, car il s’intéressait vraiment aux personnes. Observateur-né, il les imitait au besoin avec ce talent unique qui fit de lui la star de notre revue de fin d’études.

Quant à sa bienveillance, je l’ai vue souvent à l’œuvre lorsqu’il était DSV. Face aux manquements notoires, il cherchait à comprendre avant de sévir. Il privilégiait les solutions humaines, jouant de sa bonhomie et de son sens du contact pour aplanir les difficultés. Nulle dissimulation dans cette attitude, seulement beaucoup de pudeur et de conviction bien placée.

Je me fais l’interprète de la promotion Jean Basset, émue de sa disparition, pour assurer Françoise et la famille de Jacques de notre peine et de notre plus vive sympathie.