Utilisation des antihistaminiques lors de prurit chez le chien

Les antihistaminiques sont des antagonistes des récepteurs de l’histamine. Même si plusieurs types existent, les antagonistes des récepteurs H1 sont le plus largement utilisés et les plus étudiés en dermatologie vétérinaire. Les molécules de 2^e génération (cétrizine, oxatomide, loratidine, etc.) présentent moins d’effets indésirables anticholinergiques et de somnolence par rapport à celles de 1^re génération (chlorphéniramine, hydroxyzine, par exemple). Concernant leur efficacité sur le prurit, notre confrère Vincent Bruet a remarqué que la plupart des études étaient ouvertes, portaient sur des nombres limités d’animaux et que le niveau moyen d’amélioration était souvent absent. La variabilité entre les études est tellement importante que les résultats ne sont pas interprétables. Vincent Bruet avance plusieurs hypothèses afin d’expliquer ces différences :

→ le rôle modéré de l’histamine ;

→ le rôle modéré ou faible des récepteurs 1 à l’histamine ;

→ une pharmacocinétique des antihistaminiques différente chez le chien et chez l’homme. Au final, lorsque ces études sont revues en tenant compte des critères de la médecine fondée sur les preuves, il s’avère que les informations obtenues ne permettent pas de trancher sur l’intérêt des antihistaminiques lors de dermatite atopique.

Associer 2 antihistaminiques

Néanmoins, ces médicaments pourraient se révéler intéressants en association avec les corticoïdes (efficacité supérieure et diminution de 30 % de la dose administrée de prednisolone). Combinés aux acides gras, les antihistaminiques présentent un effet antiprurigineux plus stable dans le temps. L’association de 2 antihistaminiques serait même bénéfique : une étude qui allie l’oxatomide à la dexchlorphéniramine montre une efficacité chez 70 % des chiens testés, soit un taux plus élevé que celui observé dans la majorité des études qui en utilisent un seul (40 % en moyenne).

Lorsqu’une prescription d’antihistaminique est envisagée, les données actuelles sont en faveur de l’utilisation de l’hydroxyzine (à la dose de 4 mg/kg/j en 2 prises) ou de la cétirizine (0,5 à 1 mg/kg/j en 1 prise) pendant au moins 1 mois pour un effet maximal. L’effet thérapeutique est observé (lorsque c’est le cas) plus rapidement chez le chat que chez le chien.

Hormis leur emploi en prévention d’une rechute de dermatite atopique, notre confrère estime que les antihistaminiques sont intéressants pour limiter le prurit lors de la phase aiguë chez un animal atopique qui présente des complications infectieuses.