Michel Baussier annonce les perspectives de l’année 2012

Michel Baussier, président du Conseil supérieur de l’Ordre des vétérinaires, a présenté ses vœux à l’occasion d’une réunion avec les représentants de la profession et les acteurs associés à celle-ci. Une première intéressante, ponctuée de moments d’échanges, car tous avaient répondu présents. Michel Baussier a dressé le bilan d’une année 2011 riche en actualités pour la profession vétérinaire et annonciatrice d’une année 2012 également animée. « Cette première, pour notre Ordre, répond davantage à un besoin de perspectives pour 2012, en ces temps que nombre d’économistes et surtout de médias s’attachent souvent à annoncer comme difficiles et moroses », a lancé le président en introduction de son discours.

Notre confrère est revenu sur l’année mondiale vétérinaire, les travaux sur le cursus des études vétérinaires, le chantier européen de la modernisation de la directive 2005-36 relative aux qualifications professionnelles, la rénovation du Code de déontologie, l’organisation de la gouvernance sanitaire, etc.

« Dans l’immédiat, en France, le tutorat se met en place tandis que la conférence des écoles vétérinaires, qui regroupe les 4 ENV, devrait prendre réalité », a ajouté Michel Baussier. Le Conseil de l’Ordre concrétise, en outre, l’Observatoire national de la démographie vétérinaire. Les modifications du Code de déontologie, également en projet, complètent les dispositions relatives à l’exercice au sein de plusieurs sociétés et domiciles professionnels d’exercice, et comportent des évolutions en termes de communication.

La profession se trouve à un tournant

« L’ordonnance de janvier sur l’acte et l’exercice vétérinaires a provoqué bien des remous. » Par ces propos, le président de l’Ordre est revenu sur les événements de 2011 qui ont dessiné avec plus de clarté l’acte vétérinaire. Selon Michel Baussier, l’ordonnance de juillet a mis bon ordre à cela : « La partie étant sifflée, il faut de nouveau considérer comme une valeur sûre le vieil adage, que tel ministre célèbre avait cru pouvoir opposer aux vétérinaires à bien mauvais escient, selon lequel “chacun son métier, les vaches seront bien gardées” ».

Le médicament était également le sujet phare de ces derniers mois et sera celui des échéances à venir. En 2011, de nombreux procès d’intention ont concerné les rapports des vétérinaires. « Ces procès en sorcellerie, dont nous connaissons bien les motivations réelles et les petits acteurs, ont beaucoup affecté et blessé les vétérinaires de France », a dénoncé le président de l’Ordre.

En mettant en exergue la « vraie bonne question », Michel Baussier a évoqué le plan national de réduction des risques d’antibiorésistance en élevage, publié en novembre dernier. L’Ordre a pour mission d’apporter au ministre de l’Agriculture, d’ici à mi-mars, des éléments de réponse sur la modification qu’il attend des rapports entre les vétérinaires et les laboratoires pharmaceutiques. « Il s’agira, une fois les urgences passées, de réfléchir davantage à la préservation et, peut-être, à la véritable promotion du modèle de délivrance possible des médicaments vétérinaires par les prescripteurs, dans le cadre d’un système à plusieurs ayants droit, préservant absolument le libre choix du distributeur par le citoyen-consommateur (…), ce modèle n’étant pas à contre-courant de l’histoire, bien au contraire. Sa protection passe simplement par l’analyse et l’inactivation de tout ce qui pourrait influencer le prescripteur, dont l’indépendance doit être préservée, sinon renforcée. »

Une réflexion sur la refonte de l’Ordre

En 2012, l’Ordre engage aussi une réflexion sur la refonte de son organisation, avec le souhait d’une «  institution ordinale moderne, qui rassemble largement les vétérinaires des secteurs privé et public, qui agrège et contrôle ceux qui, ne possédant pas de titre de vétérinaire, sont toutefois habilités par la loi à effectuer certains actes, et qui permet à toutes les catégories professionnelles, à tous les métiers vétérinaires, à tous les statuts, de se sentir bien représentés, doit finir par voir le jour en France  ».

«  Nous ne sommes pas abattus par les quelques oiseaux de mauvais augure qui sillonnent en ce moment un ciel dont on se plaît ou se complaît à dire qu’il serait bas et lourd, a conclu Michel Baussier. À l’Ordre des vétérinaires, le ciel est encore bleu.  »