Détection de la piroplasmose chez les ruminants asymptomatiques

Une étude¹ est menée pour comparer les différentes méthodes de détection des piroplasmes chez des bovins asymptomatiques. Des échantillons de sang sont prélevés, avec et sans anti­coagulant, chez 19 jeunes bovins âgés de 6 à 10 mois. Les échan­tillons sur EDTA sont utilisés pour un contrôle micro­scopique, extraction de l’ADN et culture in vitro. Les autres sont centrifugés et les sérums conservés.

RÉSULTATS

17 échantillons de sang sont positifs à l’observation microscopique, avec une parasitémie estimée de moins de 0,1 %. La plupart des parasites sont petits (2 x 1,2 micron), mais de plus grands sont aussi pré­sents (2,4 x 1,8 micron). À l’analyse sérologique, 8 animaux sont négatifs pour les 2 parasites testés, 5 sont positifs pour les 2, 2 positifs vis-à-vis de Babesia bovis et 1 pour B. bigemina.

Après une culture, plusieurs échantillons montrent une augmentation de la parasitémie, jusqu’à 1 %, avec majoritairement de grands piroplasmes (2,9 x 1,7 micron). La polymerase chain reaction (PCR) affiche 18 résultats positifs sur les 19 échantillons avant culture (amplicons identifiés dans la famille Theileria sergenti/buffeli/ orientalis par une analyse Blast). Après culture, 8 sont positifs par PCR (6 amplicons identifiés B. major et 2 Theileria).

DISCUSSION

Les auteurs reconnaissent que dans leur étude, il a été facile d’identifier les animaux positifs par l’examen microscopique. Les bovins ont été prélevés en hiver, après être nés au pré, mais un examen attentif a révélé leur positivité en absence de symptômes, sans doute en raison du caractère endémique de la parasitose dans la région. Des phénomènes de réactions croisées entre les différentes espèces, lors de tests par immunofluorescence, en font une technique peu conseillée. Les variations notées entre les espèces identifiées par PCR, avant et après la culture, seraient liées à la quantité de parasites présents dans le sang (Theileria plus nombreux que B. major). La mise en évidence de ce dernier est rendue possible par l’utilisation d’un milieu peu favorable à la croissance des Theileria (parasites réputés peu pathogènes, endémiques en Italie). La répartition des espèces de Babesia en Italie est régionale, avec B. bigemina dans le Sud et B. bovis au Nord. B. divergens est rare, mais a déjà été signalé.

Cette étude, la seconde à détecter la présence de B. major en Italie, souligne la difficulté d’identifier spécifiquement le type de Babesia incriminé lors de piroplamose.

• 1 R. Galuppi et coll. : « Comparison of diagnostic methods to detect piroplasms in asymptomatic cattle »,Veterinary Parasitology, 183 (2012), 364-368.