Que manque-t-il à votre arsenal thérapeutique ? - La Semaine Vétérinaire n° 1478 du 13/01/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1478 du 13/01/2012

Entre nous

FORUM

Auteur(s) : CÉLINE CAZAJOUS

Une pharmacopée parfois inadaptée en ophtalmologie

Christophe Grandjean, praticien à Mèze (Hérault).

Il n’existe toujours pas dans notre pharmacopée de métronidazole injectable, ni d’anticonvulsivant injectable, qui sont pourtant des médicaments indispensables et à usage fréquent. Les laboratoires proposent de nouveaux analgésiques mais, paradoxalement, aucun ne commercialise la morphine. Quant au propofol, il est toujours en rupture de production. Le manque se constate également en ophtalmologie. En effet, pour lutter contre les ulcères profonds, nos spécialités à base de gentamicine ne sont pas suffisamment concentrées. Nous devons alors recomposer un collyre à la dose efficace à l’aide de médicaments humains. Nous ne disposons pas non plus d’antiviraux oculaires contre les herpèsvirus, ni de dexaméthasone acétate sodique pour le traitement des uvéites. C’est pourtant sous cette forme que la dexaméthasone est capable de pénétrer à l’intérieur de l’œil. La dexaméthasone phosphate sodique contenue dans les spécialités vétérinaires ne franchit pas la barrière oculaire. Afin d’être en mesure de traiter, nous nous fournissons en pharmacie. Pour les médicaments dont la production est interrompue en France, nous signalons aux clients concernés que l’achat à l’étranger sans ordonnance est possible via Internet. Le manque thérapeutique dans certains domaines conduit inévitablement à la recherche d’alternatives. Il est regrettable que les laboratoires ne s’intéressent pas davantage aux médicaments qui nous font défaut.

Les NAC sont les parents pauvres de la pharmacopée

Gersende Doumerc, praticienne à Marolles-en-Hurepoix (Essonne).

Le nombre de molécules qui disposent d’une autorisation de mise sur le marché chez les NAC est limité et le recours à des spécialités pour chiens et chats, voire pour l’homme, est nécessaire. Nous parvenons ainsi à constituer une gamme à peu près complète d’antibiotiques, d’anti-inflammatoires, d’analgésiques et d’anesthésiques, mais pour le reste nous sommes démunis. C’est frustrant d’être bloqués par le manque thérapeutique une fois le diagnostic établi ! L’autre difficulté propre aux NAC est l’inadéquation entre la forme du médicament et la dose requise. Hormis les formes buvables à administrer dans l’eau de boisson, dans la nourriture ou en gavage, les autres sont inappropriées. Couper 1/8 de comprimé n’est pas pratique, et chacun possède ses astuces à expliquer aux propriétaires. Les présentations des médicaments ne sont pas non plus adaptées à nos prescriptions. Vendre un flacon de 10 ml alors que l’animal n’a besoin que de 0,1 ml par jour pendant 5 jours, augmente le coût du traitement, sans compter le risque de surdosage en cas d’erreur du propriétaire. Malgré la législation, la tentation de déconditionner les médicaments est grande. Il est aussi possible de faire reconditionner en pharmacie certains médicaments à un dosage adapté, tels que l’oméprazole pour le furet (gélules à 0,7 mg). Les NAC sont délaissés d’un point de vue thérapeutique. Heureusement, quelques laboratoires s’investissent dans ce nouveau marché. Il reste cependant de grands progrès à faire.

Des conditionnements trop volumineux

Patrice Perrin, praticien à Vercel-Villedieu-le-Camp (Doubs).

De mon point de vue de praticien rural, 2 médicaments me font principalement défaut : un anticryptosporidien pour les veaux et un antiparasitaire actif sur la petite douve sans délai d’attente lait pour les vaches laitières. Ce qui me gêne le plus dans notre arsenal thérapeutique, c’est le manque de conditionnement pour des traitements unitaires, qui nous contraint à fractionner les médicaments alors que la loi nous l’interdit. Nous sommes clairement en porte-à-faux vis-à-vis de la législation. Pourtant, il paraît logique de ne délivrer que la quantité nécessaire de médicaments pour limiter le coût et le gaspillage. Sachant qu’il faut 2 ml maximum pour traiter un veau atteint d’affections respiratoires, la contenance du plus petit flacon d’antibiotique est de 20 ml. De même, les boîtes de traitement intramammaire ne renferment pas moins de 12 seringues, alors que 4 à 6 sont nécessaires pour une vache. Lorsque la prescription ne concerne que 1, voire 2 veaux, il est absurde de vendre un flacon entier d’antibiotique ! Que fait l’éleveur de ce qu’il n’a pas utilisé ? Je tiens aussi à signaler une autre aberration. La cyperméthrine qui, jusqu’en 2009, pouvait être appliquée sans délai sur les bovins, s’est vue attribuer, pour des raisons administratives, des temps d’attente viande et lait de 28 et 9 jours respectivement. Nous nous heurtons à l’incompréhension des éleveurs et c’est le vétérinaire qui se trouve dans l’embarras.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr