« Le nombre de contrôles a un effet dissuasif » - La Semaine Vétérinaire n° 1478 du 13/01/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1478 du 13/01/2012

Courses hippiques

Dossier

Auteur(s) : MARINE NEVEUX

Le contrôle antidopage est sous la loupe des sociétés de courses. La Fédération nationale des courses françaises en gère la mise en pratique.

Quelles sont les grandes lignes de la politique antidopage de la FNCF ?

Le contrôle antidopage dans les courses hippiques est une mission de service public confiée aux sociétés mères du trot et du galop. La FNCF a la responsabilité de la mise en pratique de cette politique. Il s’agit d’un point fondamental de l’organisation des courses pour lequel l’institution accorde beau­coup de moyens et s’est dotée d’un laboratoire à la pointe de la technologie.

La règle principale est simple : quand le cheval est confirmé partant dans une course, il ne doit receler aucune substance prohibée dans son organisme. Cette règle stricte est la seule façon d’éviter les dérives et de garantir qu’au moment de la course, l’animal est en bonne santé. Elle contribue à la régularité des épreuves, assure la protection de la monture et du jockey et favorise la sélection des animaux sur leur valeur intrinsèque.

Bien entendu, les chevaux de courses sont des athlètes qui peuvent avoir besoin de soins, il ne s’agit pas d’empêcher cela. En revanche, il faut savoir respecter les phases de convalescence. Plu­sieurs pays scandinaves appliquent depuis plusieurs années, dans un souci de « protection du bien-être animal », une règle qui interdit aux chevaux de courir durant une période déterminée, après l’administration de certaines substances par voie intra-articulaire. Il est scientifiquement prouvé, par exemple, que l’exercice intense dans les jours qui suivent une infiltration de corticoïdes est néfaste pour le cartilage. Ce type de disposition est à l’étude en France.

Les contrôles en élevage devraient aussi débuter prochainement. La réglementation dans ce sens est en cours de validation auprès du ministère de l’Agriculture. Actuellement, ils ne commencent qu’à partir de la mise à l’entraînement des chevaux, mais bientôt ces contrôles pourront être diligentés dès le plus jeune âge. Cela devrait dissuader les personnes qui utilisent des substances interdites chez les poulains, telles que les anabolisants ou les facteurs de croissance.

Les techniques de dopage ne dépassent-elles pas aujourd’hui la simple médication du cheval ?

La lutte contre le dopage est une course permanente, entre ceux qui font preuve d’une imagination parfois fertile et les laboratoires d’analyses toujours plus performants, mais qui sont probablement un peu en retard par rapport à certains fraudeurs. Mais les tricheurs sont rares et le nombre de contrôles, très important dans les courses (environ 30 000 en 2011), a un véritable effet dissuasif.

En 2010, il y a eu en course 0,25 % de cas positifs, en majorité dus à des substances thérapeutiques présentes dans l’organisme du cheval au moment de la course, et quelques fois en raison d’erreurs de management grossières qui auraient pu être évitées. C’est pour cela que nous parlons plus volontiers maintenant de « contrôle des médications », qui complète le contrôle antidopage stricto sensu.

Les capacités analytiques du laboratoire des courses hippiques (LCH) permettent de rechercher des milliers de substances sur chaque prélèvement. Comme de nouvelles molécules apparaissent bien entendu régulièrement, il est nécessaire de faire évoluer parallèlement les moyens mis en œuvre pour leur dépistage. Mais de réelles avancées techniques permettent dorénavant la recherche de substances plus complexes telles que les hormones de croissance, les érythropoïétines (EPO), de nouveaux peptides, etc.

Par ailleurs, de nouvelles approches ont été développées plus récemment, notamment à l’occasion de la mise en place du suivi longitudinal des 50 meilleurs trotteurs, afin de mettre en évidence l’usage de substances dont l’effet perdure au-delà de leur présence dans l’organisme. Ces méthodes font appel à des techniques comme la transcriptomique (étude de l’altération de l’expression des gènes contenus dans les ARNm par des techniques de PCR quantitative) ou la métabolomique (étude des modifications du métabolome, profil d’élimination de métabolites urinaires ou sanguins) après l’administration de ces mêmes substances.

Les autorités hippiques internationales réfléchissent en outre à l’intégration du concept de dopage génique (génétique) dans l’arsenal réglementaire.

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