Le diagnostic de Rhodococcus equi chez le poulain - La Semaine Vétérinaire n° 1478 du 13/01/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1478 du 13/01/2012

FORMATION

ÉQUINE

Auteur(s) : ANNE COUROUCÉ-MALBLANC

Le Collège américain de médecine interne vétérinaire (Acvim) a récemment publié un article de consensus sur le diagnostic, le traitement1, le contrôle et la prévention des infections dues à Rhodococcus equi chez le poulain.

Cette bactérie Gram positif représente l’une des causes les plus fréquentes de pneumonie chez le poulain. La maladie est endémique dans certains élevages, sporadique ou inexistante dans d’autres. Lorsqu’elle est endémique, les coûts associés à la morbidité et à la mortalité sont élevés. L’objectif des auteurs de ce consensus est de fournir des recommandations pour mieux contrôler et prévenir cette affection, à différents niveaux :

– évidence forte lors d’études prospectives contrôlées ou d’études expérimentales et d’observations avec des résultats cohérents ;

– évidence moyenne fondée sur des données cliniques et pathologiques et des séries de cas rétrospectives ;

– évidence faible fondée sur des études non contrôlées.

DIAGNOSTIC : RECOMMANDATIONS

Bronchopneumonie

Le diagnostic définitif de bronchopneumonie dû à R. equi doit reposer sur la culture bactériologique ou l’amplification du gène vap4 par polymerase chain reaction (PCR) à partir du lavage trachéal d’un poulain qui présente au moins l’un des symptômes suivants :

– signes cliniques d’affection des voies respiratoires profondes ;

– évidence cytologique d’une inflammation septique des voies respiratoires ;

– évidence radiographique ou échographique de broncho-pneumonie.

L’amplification du gène vap4 par PCR doit être réalisée en parallèle, mais non en remplacement de la culture bactériologique, car cela ne permet pas d’identifier d’autres bactéries pathogènes ni d’effectuer un antibiogramme.

Ceci constitue une évidence forte.

Affection non pulmonaire

Le diagnostic définitif d’une infection extrapulmonaire (abcès abdominal, ostéomyélite) due à R. equi doit également reposer sur une culture bactérienne ou sur l’amplification par PCR du gène vap4 à partir de prélèvements provenant du site d’infection.

Le diagnostic d’affections extrapulmonaires à partir de sites où R. equi ne peut pas être détecté (uvéites, polysynovites) doit être fondé sur l’isolement de la bactérie à partir d’un lavage trachéal ou d’un prélèvement du site d’infection primaire.

Le diagnostic d’entérocolite dû à R. equi est problématique, car l’isolement de la bactérie à partir des fèces n’est pas significatif.

Ceci est une évidence forte.

DIAGNOSTIC : JUSTIFICATION

Différencier une infection des voies respiratoires profondes due à R. equi de celles provoquées par d’autres agents est problématique, notamment dans les élevages sans historique d’infection préalable par cette bactérie.

Les tests diagnostiques incluent le comptage des globules blancs, le dosage du fibrinogène, la radiographie (voir photo 1) et l’échographie pulmonaire (voir photo 2). Ils peuvent orienter vers une bronchopneumonie due à R. equi plutôt qu’à un autre organisme. Face à un poulain présentant un taux de leucocytes supérieur à 20 000/mm3, un taux de fibrinogène au-delà de 7 g/l et des abcès pulmonaires, une infection due à R. equi est plutôt à suspecter. Les radiographies et l’échographie pulmonaire sont utiles pour évaluer la sévérité de la pneumonie et la réponse au traitement. Toutefois, bien que ces examens permettent souvent un screening, ce ne sont pas des tests probants pour établir un diagnostic.

Des études ont permis l’évaluation de la performance de tests sérologiques disponibles pour le diagnostic des infections dues à R. equi. Toutefois, ils affichent une sensibilité et/ou une spécificité faibles. La présence d’anticorps peut indiquer que le poulain a été exposé, qu’il souffre d’une infection subclinique ou a des anticorps maternels. Toutefois, ces derniers n’indiquent pas nécessairement que le poulain présente une infection conduisant à une maladie qui s’exprime cliniquement. De ce fait, la culture bactériologique ou l’amplification du gène vapA par PCR à partir d’un liquide de lavage trachéal est le seul moyen acceptable d’établir un diagnostic de pneumonie due à R. equi.

  • 1 Le traitement et la prévention seront traités dans les prochains numéros. Source : S. Guiguère, N.D. Cohen, M. Keith Chaffin, N.M. Slovis, M.K. Hondalus, S.A. Hines et J.F. Prescott (2011) Diagnostic, treatment, control and prevention of infections caused by Rhodococcus equi in foals, Acvim Consensus Statement, J. Vet. Inter. Med., 25, 1209-1220.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr