Dominique Lambert (T 82) nous a quittés

Quand la mort prend un caractère brutal et prématuré, elle ajoute à la peine un sentiment de révolte et d’incrédulité. C’est ce que j’ai intimement ressenti quand, en cette soirée du 23 décembre 2011, Maryse, son épouse, m’a annoncé le décès de Dominique Lambert.

M’est immédiatement revenue l’image de ce jeune vétérinaire que j’ai eu le privilège d’accueillir dans ma clientèle, au seuil de cette année 1982, pour son premier contrat d’aide longue durée. Il venait d’arriver dans le Gers où sa mère et sa sœur s’étaient installées et, très rapidement, presque naturellement, se sont fait jour entre nous des sentiments de sympathie et d’estime réciproques.

J’appréciais sa curiosité qui le poussait toujours vers le questionnement, la logique et la rigueur qui le guidaient dans la recherche de la solution, l’esprit moqueur que nous partagions et qui nous évitait de nous prendre au sérieux. Mais, surtout, j’ai apprécié les qualités de cœur qu’il a montrées tout au long de sa carrière et qui ont fait honneur à notre profession.

Il était à la fois disponible et profondément humain : disponible, la porte de son cabinet était toujours ouverte et il ne ménageait ni son temps ni sa peine ; humain, il savait au-delà de l’urgence ou du cas clinique considérer la souffrance de l’animal dont il avait la charge et l’inquiétude de son propriétaire.

Toutes ces qualités, il les a naturellement mises au service de la clientèle de Nogaro où il s’est installé en 1985, prenant ainsi la succession du docteur Auxion.

Cette clientèle aura été l’œuvre de sa vie. Il l’aura servie et développée avec passion et j’en ai été en quelque sorte le témoin privilégié puisque, par-dessus les 50 km qui nous séparaient, nous avions continué à échanger tout au long de ces années d’innombrables conversations téléphoniques et des cas référés.

En cette église de Nogaro, si pleine de ses amis venus l’accompagner et lui rendre un dernier hommage, j’ai ressenti le même chagrin, la même incompréhension.

À Maryse, son épouse, à ses 2 filles, si belles dans les mots d’adieu qu’elles lui ont adressés, je veux dire combien je prends part à leur peine et comme il me manque déjà.

→ Bernard Dupin, vétérinaire retraité