Management, élevage et services au menu de la 5e journée technique

En plus des sujets stricte­ment ruraux, déjà présentés pour la plupart dans d’autres régions, la pratique équine s’est inscrite au programme de cette édition. Valérie de Picciotto, praticienne dans la Manche, a présenté les affections courantes des pieds des chevaux (qu’elle appelle la « maréchalerie pour les nuls  ») à nos confrères ruraux du Nord, venus bien plus nombreux que l’an passé.

Avant d’aborder des sujets strictement médicaux, Gil Wittke (G1 coaching) a évoqué le management d’équipe, afin d’aider les confrères en cas de difficultés avec leurs collaborateurs : pertes de motivation et d’efficacité, mise en place de nouveaux services, etc. Ensuite, à chacun d’identifier le style de management à instaurer selon les compétences, la motivation et le degré d’autonomie de la personne ou de l’équipe concernée, et d’être directif ou, au contraire, de déléguer.

Attention à la ventilation dans les grands bâtiments d’élevage

Une fois les questions relatives à la vie du cabinet réglées, direction les élevages. Quelques éleveurs “bio” ou désireux de le devenir ? Loïc Guiouillier, praticien en Mayenne, explique quelle est la place du vétérinaire dans ces élevages qui goûtent peu la médecine allopathique (sans toutefois la bannir), mais où tout est raisonné (y compris l’utilisation de vitamines ou de compléments alimentaires). Même sans prescription, le diagnostic du vétérinaire y est fondamental.

Autre sujet intéressant, la ventilation des grands bâtiments d’élevage, où se combinent un effet cheminée (air qui entre par les côtés et sort par la faitière) et un effet vent (courants horizontaux). « Si on sent l’air sur les joues, c’est que la cir­culation d’air est trop rapide  », a expliqué Gilbert Laumonnier, praticien en Mayenne. « La fumée dégagée par un fumigène doit être éliminée en moins de 10 minutes, voire moins de 5. En moins de 3 minutes, il y a un risque de courant d’air. » Attention, dans les nurseries, les jeunes veaux réchauffent peu l’air ambiant et sont extrêmement sensibles au froid qui leur tombe dessus. Ils présentent un risque de maladie ou, plus simplement, une baisse d’appétit.

Pour les courageux, Xavier Quentin, praticien dans l’Eure, propose de résoudre certaines affections graves de la mamelle par chirurgie (ligature vasculaire, solution déjà expliquée lors de la Journée vétérinaire normande). Nora Cesbron, praticienne en Loire-Atlantique, engage les heureux possesseurs d’un échographe à sortir de la sphère reproduction pour chercher ombilic, péricarde, réseau ou rumen. En cas de doute, des formations sont proposées par Oniris. Il est possible d’y assister avec son propre matériel.

Plusieurs services Vet’el proposés aux praticiens

La journée technique est également le moyen de présenter les actions ou les services proposés par Vet’el.

Les clientèles canines du nord de la France disposent déjà du service Vet’appel. Cette initiative, menée conjointement par les instances professionnelles régionales, se concrétise par un système de gestion des appels, entre 19 h et 8 h. Seules les urgences médicales sont transmises au vétérinaire de garde, le reste est géré par téléphone. D’après les confrères canins utilisateurs, 55 à 70 % des appels seraient ainsi filtrés, les clients bien accueillis et généralement satisfaits. Les situations traitées par le vétérinaire régulateur du centre d’appel donnent lieu à un rapport consultable en ligne. Cela permet au praticien d’effectuer un suivi ou de rappeler le client le lendemain.

Ce service était initialement destiné aux clientèles canines, mais pourquoi ne pas l’élargir aux mixtes ? Des solutions personnalisées permettent de distinguer les appels des éleveurs et les autres. Assurer la continuité de soins sans être dérangé par des appels moins importants revêt un intérêt évident.

Un pack sur 2 ans pour passer au conseil

Nouveauté présentée cette année : le pack Vet’el Plus propose un accompagnement des structures qui veulent évoluer vers le conseil en élevage. 2 volets sont à associer, l’ensemble étant réparti sur 2 ans (avec, par conséquent, un investissement important en temps, en préparation et en réflexion, en plus de l’aspect financier). Un volet management prévoit une analyse personnalisée avec un accompagnant individuel, en vue d’étudier et de mettre en place une stratégie d’entreprise, ainsi qu’une offre de service et/ou de vente dans la structure. Un volet technique associe des formations SNGTV² à une mise en situation réelle suivie et partagée entre plusieurs confrères.

• 1 Le 8 décembre dernier à Sainte-Catherine-les-Arras (Pas-de-Calais).

• 2 Société nationale des groupements techniques vétérinaires.