Investir dans la radiographie numérique

Lorsque la question du passage au numérique se pose aux vétérinaires, ce n’est pas l’interrogation “si” qui est pertinente, mais “quand” », affirme Jean-Michel Maingéné, praticien à Montauban et membre du Germ.

AVANTAGES DU NUMÉRIQUE

Pratiquement tous les équipements (appareil photo, télévision, vidéo) sont équipés de la technologie numérique. Par ailleurs, les contraintes environnementales sont de plus en plus présentes. « Or, les systèmes de développement argentiques, particulièrement polluants, ne seront bientôt plus disponibles. » Le numérique permet de diminuer le nombre de clichés et, de fait, l’exposition aux rayons X. La technologie numérique est plus facile (l’image, de qualité constante, peut être retravaillée) à utiliser et plus rapide que l’argentique. Elle évite en outre de s’encombrer d’énormes armoires de stockage. Les clichés numériques peuvent être stockés sur un disque dur ou sur un CD. L’impression de certaines images, en particulier les radiologies de dépistage de la dysplasie coxofémorale, peut être externalisée auprès de certaines centrales d’achat. De plus, la radio numérique permet d’avoir recours au télédiagnostic. L’équipe vétérinaire a souvent une attitude positive vis-à-vis de ces nouvelles technologies et s’implique davantage. De plus, l’espace dédié au développement radiologique est diminué. Enfin, le passage au numérique peut être une stratégie si, par exemple, le confrère voisin est déjà équipé. Le seul inconvénient de ce matériel est son coût.

RÉFLÉCHIR À SON INVESTISSEMENT

Un certain nombre d’interrogations liées à la rentabilité, au choix du matériel, au montant de l’investissement, au nombre d’actes réalisés et aux retombées financières attendues se posent. La relation vétérinaire-animal est indéniablement transformée par le passage au numérique, dans la mesure où le praticien gagne du temps sur le développement, temps qu’il peut consacrer à la consultation, donc au client.

Pour investir sereinement, il convient d’analyser l’activité à financer. Premièrement, les postes sont évalués : tout ce qui concerne le générateur (il n’est pas nécessaire de le remplacer pour passer au développement numérique), les coûts de traitement de l’image, du recyclage des déchets et des formations de la PCR². Ensuite, il importe d’étudier l’acte radiologique en lui-même (temps de préparation de l’animal, de réglage de la machine, de prise du cliché, de gestion de l’image, d’archivage et de facturation). Enfin, le praticien s’intéresse au matériel en termes de gain de temps et d’avantages (en sachant que 1 minute de travail d’un vétérinaire coûte 1 €). Le passage au développement numérique, en plus de changer la façon de travailler, permet de gagner du temps, donc de l’argent (développement manuel : 15 minutes ; développement automatique : 3 à 5 minutes ; développement numérique : 2 secondes à 1 minute).

Outre l’achat de l’équipement, il importe de prendre en compte la maintenance de l’appareil, de l’ordinateur, la mise à jour des logiciels, la connexion au réseau, les systèmes de sauvegarde et les besoins éventuels en postes supplémentaires (écran en salle de chirurgie).

• 1 Groupe d’étude et de recherche en management.

• 2 Personne compétente en radioprotection.

  Article rédigé d’après une conférence de Jean-Michel Mainguené, congrès Afvac 2010, à La Défense.