Assurance-vie : devez-vous craindre pour votre épargne ? - La Semaine Vétérinaire n° 1474 du 09/12/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1474 du 09/12/2011

Entreprise

Auteur(s) : PATRICK LELONG

Il existe 2 possibilités pour investir dans un contrat d’assurance-vie : d’une part un investissement en Bourse par l’intermédiaire des Sicav1, d’autre part des fonds de placements et le versement de primes dans le fonds “en euros”, parfois appelé fonds général. Dans le premier cas, l’épargnant assume directement le risque de gain et de perte. Dans le second, le plus utilisé par les Français, l’assureur garantit le capital (d’où les qualificatifs qui désignent le fonds en euros de “fonds sécuritaire” ou de “placement de père de famille”). Intéressons-nous à cette dernière famille, car il y a de forte chance pour que vous ayez, comme nombre de nos compatriotes et parfois sur nos conseils, placé une partie de votre épargne dans un fonds en euros.

Qu’y a-t-il dans votre fonds en euros ?

Les assureurs achètent en grand nombre des obligations d’État, souvent des obligations assimilables du Trésor, c’est-à-dire des dettes de l’État français à échéance de 10 ans. Ces OAT représentent le plus souvent entre 85 et presque 100 % de leurs investissements. Jusqu’à un passé très récent, ce placement était jugé sans risque puisqu’il est garanti par l’État (sa solvabilité est dénommée signature). C’est essentiellement grâce à ces titres que les assureurs ont versé, en 2010, un rendement situé entre 3 et 3,8 % pour la plupart des contrats. Les compagnies et mutuelles françaises détiennent surtout des obligations de leur propre pays. Ils peuvent diversifier leur mise en achetant des obligations d’autres États (obligations ou dettes souveraines) et d’autres dites corporate, émises par de grandes entreprises, aux rendements plus importants.

Les dettes des États sont-elles supportées par les assurés ?

C’est une question légitime à se poser. Autrement dit, vous, client d’un assureur ou d’une mutuelle, assumerez-vous partiellement ou totalement le poids d’une éventuelle défaillance ou un défaut de paiement d’un État dont votre compagnie a acheté des dettes souveraines ? La question émerge après la coupe claire de la crise grecque. Quand les banques abandonnent 50 % de la valeur des dettes helléniques, elles encaissent celles-ci dans leurs comptes. Elles perdent tout simplement la moitié de leurs placements dans ce pays. Si, via vos placements en Sicav et vos fonds communs de placements, vous détenez de la dette grecque, vous perdez, à votre tour, la moitié de votre mise. Même conséquence pour des obligations d’autres pays considérés comme “à risques” par les agences de notation. Pour l’assurance-vie, le mécanisme est différent. Les assureurs peuvent déduire les pertes d’une telle dette de leurs comptes et de ceux de leurs clients (pour ces derniers, partiellement).

Comment les assurés sont-ils appelés à contribuer à de telles pertes ?

Schématiquement, les assureurs doivent distribuer 85 % des produits (qui sont les résultats de leurs investissements) de leurs placements au minimum. Concrètement, cela signifie que, dans le calcul du taux de rendement d’un contrat servi chaque année, le client est appelé indirectement à contribuer aux gains, mais aussi aux pertes. Quand les assureurs évoquent l’« exposition nette » à une dette souveraine, ils parlent de ce qui reste vraiment à leur charge, c’est-à-dire les 15 % restants. Ne citons pas l’Italie et le Portugal pour l’instant (même si les assureurs français sont exposés à la dette italienne) mais seulement la Grèce. Groupama détient une part non négligeable de dette grecque, de même qu’Axa (pour ne citer que 2 des principaux assureurs).

Que devez-vous faire ?

Renseignez-vous auprès de votre assureur sur le contenu de votre fonds en euros et lisez les documents qu’il vous a adressés ou réclamez-les. Il ne s’agit pas de faire peur et de pousser les assurés à se détourner des fonds en euros de leurs contrats. L’assurance-vie reste, au regard des autres placements, un investissement de choix. Mais ne croyez pas aveuglément que les dettes souveraines ne vous concernent pas.

  • 1 Société d’investissement à capital variable.

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