L’Afrique du Sud confrontée à une surpopulation d’éléphants - La Semaine Vétérinaire n° 1473 du 02/12/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1473 du 02/12/2011

Faune sauvage

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MONDE

Auteur(s) : CYRIL PARACHINI-WINTER

4 options majeures sont utilisées ou envisagées pour remédier à la pléthore de ces pachydermes.

Il est communément admis dans la pensée populaire que les éléphants africains sont une espèce dont la prospérité est sévèrement menacée, notamment en raison de l’expansion industrielle ou du braconnage. Quiconque décide de débattre de ce sujet avec un guide, un ranger ou un citoyen sud-africain apprend le plus souvent avec surprise qu’il n’en est rien.? Les éléphants d’Afrique du Sud constituent une population trop nombreuse qu’il est impératif de réduire dans une logique de développement durable et de préservation des écosystèmes.

Des changements consécutifs à la fin de l’apartheid

Les réorientations politiques qui ont suivi la fin de l’apartheid dans ce pays ont également eu des répercussions sur la gestion de la faune sauvage. Ainsi, si avant 1994, la population d’éléphants était contrôlée de fait par des chasses organisées, à partir de 1994, des subventions ont été consenties aux parcs nationaux pour arrêter ces cullings. Et dès 1996, l’abattage d’éléphants a finalement été interdit.

Dans le parc national Kruger, le nombre maximal de pachydermes qui peuvent vivre en même temps sans entraîner d’effets néfastes sur la bio-diversité est estimé à 8 000. Cet objectif a été maintenu jusqu’en 1996. Mais alors qu’en 1995, il n’y avait que 7 000 éléphants dans le parc, ils sont passés à plus de 14 000 en 2010. Et leur population continue d’augmenter de 300 individus par an. Ce nombre constitue une grave menace pour la faune et la flore, car les éléphants appartiennent à la catégorie des habitat changers. Ils dévastent en particulier bon nombre d’arbres (un arbre apprécié par les éléphants est considéré comme en grave danger s’il est situé à moins de 15 km d’une zone où ils s’abreuvent), privant de nombreux herbivores ou les hommes de leurs bienfaits nutritifs et pharmacologiques.

De l’abattage à la vasectomie

Actuellement, 4 options majeures sont utilisées ou envisagées pour remédier à cette surpopulation.

La 1re est le retour à l’abattage sélectif d’éléphants par familles. Cette méthode, considérée par certains comme la plus efficace, rentable – toutes les parties de l’éléphant (viande, ivoire, os pour pet food, etc.) sont alors utilisées – est envisagée avec de plus en plus de sérieux, mais pose un réel problème éthique.

La 2e, qui est aussi la plus pratiquée à l’heure actuelle, est la translocation des éléphants (par familles également), anesthésiés depuis un hélicoptère, puis transportés par camion vers d’autres réserves africaines. Mais beaucoup de ces réserves, dans les pays proches tels que la Namibie ou le Mozambique, sont également surchargées. De plus, il y a un risque de dissémination de maladies (tuberculose, etc.).

La 3e solution est la pratique de la vasectomie, mais si ce moyen de contraception assure un niveau d’hormones stable à l’animal, il induit d’énormes besoins en matériel (fusil, fléchettes, treuil, laparoscopie) et en temps (les testicules internes des éléphants rendent la méthode encore plus chronophage), ce qui constitue de vrais facteurs limitants.

Quant à la 4e option, il s’agit d’une méthode de stérilisation développée récemment par le biais d’un vaccin. Ce dernier est constitué de protéines de zone pellucide de porc et est appelé de fait pZP (pig Zona Pellucida). Les anticorps induits chez l’éléphante entourent sa propre zone pellucide, la rendant imperméable aux spermatozoïdes de son congénère. Efficace et réversible, cette nouvelle méthode se heurte au conservationnisme des fermiers ou des rangers locaux qui n’apprécient guère les nouvelles technologies coûteuses dans lesquelles ils n’ont pas confiance. Par ailleurs, elle induit des changements hormonaux dont la conséquence immédiate est une modification des comportements sociaux des femelles, qui constituent le fondement même du fonctionnement d’une famille d’éléphants.

Quelle que soit la méthode utilisée, l’Afrique devra donc agir efficacement dans un avenir proche, et se doit de mettre au courant le reste du monde pour faire comprendre ses choix dans ce contexte réel, éthique et délicat.

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