Le maintien des vétérinaires ruraux dépend des marges sur les médicaments

Arrêtons de nous faire peur

CHRISTOPHE HUGNET (L 93), PRATICIEN DANS LA DRÔME

Arrêtons de nous faire peur. Rassemblons toutes les forces de la profession pour nous construire un avenir économique tenant compte des demandes sociétales et éthiques. Le bras-de-fer est inutile, car il ne conduirait qu’à la cristallisation des positions. Les phases de discussion et de négociation vont démarrer. Comprenons-nous !

La volonté affichée (?) du gouvernement d’appliquer la mesure 29 à l’ensemble des médicaments vétérinaires peut fort bien n’être que la sécurisation d’une “monnaie d’échange” qu’il sera prêt à lâcher pour faire passer la pilule de l’arrêt des conditions commerciales pour les antibiotiques.

Il est plus que probable que si l’on reste spectateurs sans manifester notre inquiétude concernant la survie ou la compensation des pertes de bénéfices non négligeables, nous risquons fort de subir de forts impacts. J’encourage donc chacun d’entre nous à se rapprocher de son antenne SNVEL afin de synthétiser et faire remonter argumentaires et explications, de façon à influencer la mise en loi et préserver ce qui peut encore l’être.

Car, ne nous y trompons pas, ces conditions commerciales, que cela nous plaise ou non, sont actuellement en application et représentent une part non négligeable du résultat de nos entreprises, notamment en milieu rural, et d’autant plus lorsque la densité d’élevages est faible, limitant les tournées et confinant les visites individuelles au rang de service peu ou pas rentable. Le maintien des emplois au sein de nos structures et des vétérinaires en milieu rural est suspendu au maintien de marges sur les médicaments vendus qui, ne nous leurrons pas, ne seront jamais substituables par de la marge avant ou par le renchérissement de l’acte. D’autant que les conditions commerciales pour des produits “non sensibles” ne sont pas interdites, à ma connaissance, dans les autres systèmes de distribution.

Isovet : une “totale liberté de prescription”

PHILIPPE MICHON (L 88), PRATICIEN DANS LES ARDENNES

Évidemment, Isovet est un sérieux poil à gratter pour les laboratoires qui proposent des remises à tiroir très alambiquées. Certains refuseraient donc de mettre au même niveau les gros consommateurs et les petits ? Gageons que les vétérinaires sauront faire la part des choses entre un système qui permet enfin une totale liberté de prescription et un autre qui bourre les étagères pour que le vétérinaire vende.