Pourquoi faire appel à un manager ?

Notre projet nécessitait un business plan solide

Le contexte dans lequel nous avons sollicité un manager est assez particulier. Notre projet était de nous regrouper, à 23 vétérinaires canins des régions rennaise et malouine, pour l’usage commun d’un scanner médical. Nous avons monté une société d’exercice libéral (SEL) pour la réalisation des actes vétérinaires. La manipulation de la machine est effectuée par les techniciens imageurs, propriétaires de l’appareil, et l’interprétation des résultats est externalisée.

Nous avons fait appel à un consultant pour la construction de notre business plan, qui formalise le plan de développement du projet (objectifs, actions, moyens) et évalue le retour sur investissement. L’adoption de cette démarche est née de nos premières réflexions, afin de conforter notre projet et de le mûrir. Le consultant est essentiellement intervenu pour nous conseiller sur les aspects financiers : quelle tarification proposer et quelle rentabilité en attendre ? Sa mission était ponctuelle, pour nous aider à démarrer.

Le consultant en management apporte surtout un regard extérieur, avec une vision globale que nous, le nez dans le guidon, n’avons pas forcément. Dans notre cas, ses compétences en gestion ont permis de confirmer nos intuitions. Le fait d’être vétérinaire par ailleurs est un plus, car nous parlons le même langage. D’une manière générale, le conseil d’un consultant est intéressant dans le cadre d’un projet d’évolution.

Il n’est pas évident de définir les actions prioritaires

Notre clinique est une structure de référés, d’urgences et de clientèle générale comprenant 7 associés et 19 collaborateurs vétérinaires et auxiliaires. Depuis 2 ans, 2 vétérinaires consultants interviennent en collaboration pour nous conseiller en gestion et en management. Il s’agit en pratique de nous guider dans les différents domaines de la gestion de notre clinique (production, management, communication interne et externe, ressources humaines). Les décisions nous reviennent en dernier ressort.

Nous avons choisi de nous faire aider devant le constat que nous avions des difficultés à piloter notre structure, autant par manque de temps que de compétences. L’œil d’une personne extérieure permet de révéler nos défauts. Mais à terme, à condition de se former, une gestion intégralement internalisée serait envisageable.

Un manager vétérinaire apporte des compétences financières pour l’analyse des coûts et des résultats. Il a aussi une approche générale, notamment de la gestion des clients et des ASV, qu’un expert-comptable n’aurait pas. Au départ, son principal intérêt est d’établir une véritable stratégie d’entreprise, qui n’est d’ailleurs pas réservée aux seules grosses structures. Il contribue à hiérarchiser les objectifs et à ordonner les actions à mener.

Le principal frein est le prix du conseil. Mais nous avons calculé que le coût des honoraires est largement rentabilisé, au travers des bénéfices financiers directs, mais aussi de ceux liés à l’amélioration de nos méthodes de travail.

Le manager agit surtout pour gérer le capital humain

Les 5 associés d’une clinique mixte en Suisse m’ont recruté comme manager il y a 2 ans. J’y passe 1 semaine par mois et 3 jours à distance. Je participe aux projets de développement (l’ouverture d’un cabinet secondaire, par exemple), propose une réflexion marketing, les plans de communication (en interne notamment, car la structure compte 40 collaborateurs). J’ai surtout une mission de gestion des ressources humaines.

Si l’intervention d’un manager représente un coût, il est particulièrement opportun d’y avoir recours dans le cadre d’un projet de développement (association, renouvellement d’une équipe) ou en cas de dysfonctionnement. Lorsque l’ambiance de travail est dégradée, le manager n’a pas l’implication affective du vétérinaire et paraît plus impartial. Mais sa mission doit s’inscrire dans le temps, pour ne pas tomber dans le travers des formations, qui débouchent souvent sur de multiples intentions sans lendemain. Il est également nécessaire d’accorder un certain pouvoir de décision au manager, au moins pour assurer sa légitimité auprès du personnel. Sa présence peut être ponctuelle ; l’essentiel est qu’elle soit durable et régulière.

Sans être nécessairement vétérinaire, une bonne connaissance du secteur professionnel est indispensable. Pour le reste, outre les compétences en management et en gestion, la qualité de l’intervenant est surtout liée à son savoir-faire, à son relationnel.