« Distinguer, en termes sanitaires, les professionnels des amateurs n’était pas justifié » - La Semaine Vétérinaire n° 1471 du 18/11/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1471 du 18/11/2011

TROIS QUESTIONS À JEAN-YVES GAUCHOT, président de l’Avef

ACTU

À LA UNE

Auteur(s) : MARINE NEVEUX

La Semaine Vétérinaire : L’obligation de déclaration des détenteurs d’équidés est aujourd’hui effective. Y voyez-vous un signe positif pour la gestion sanitaire des équidés et leur protection ?

Jean-Yves Gauchot : Le décret “détenteur” est paru, les professionnels de la filière le réclamaient, l’Avef a été moteur dans cette demande, afin de rendre plus efficace les politiques de gestion sanitaire des équidés. Il concerne tous les détenteurs d’équidés. Distinguer, en termes sanitaires, les professionnels des amateurs n’était en effet pas justifié.

La gestion de récentes crises sanitaires au sein des cheptels d’équidés (artérite virale, anémie infectieuse, etc.) montre que le déficit d’informations relatif aux lieux de détention était préjudiciable à la connaissance en temps réel des données épidémiologiques. La gestion des risques sanitaires est un enjeu majeur et prioritaire pour tous les professionnels du secteur équin. Le vétérinaire y a toute sa place et devra expliquer à ses clients l’intérêt de cette mesure. Ce sera l’occasion d’évoquer notre cœur de métier : la prévention sanitaire. L’hétérogénéité de la filière (les courses de pur-sang et de trotteurs, la filière sportive, le cheval de loisirs et l’équidé de compagnie) nécessitait une mesure de recensement des lieux de détention des effectifs afin de rendre efficiente l’épidémiosurveillance, qui est l’outil majeur d’une gestion objective, scientifique et technique de la politique sanitaire du cheptel équin.

En termes sanitaires, les vétérinaires seront des acteurs essentiels de ce dispositif, car ils auront une action pédagogique vis-à-vis des possesseurs quant à l’identification de leurs équidés et la déclaration de détention.

En outre, les instances professionnelles de la filière, en collaboration avec l’administration, devront alimenter la réflexion afin que ce nouvel outil de gestion prenne toute sa dimension quant à l’inscription du cheval dans la filière bouchère ou non et la gestion du feuillet médicamenteux. La traçabilité sanitaire pourrait ouvrir le débat sur l’opportunité d’établir, à l’instar de nos voisins suisses, un éventuel permis de détention d’équidés. Ce dernier point est trop précurseur en France, les mentalités n’y sont pas encore prêtes.

La S. V. : Sentez-vous les différentes instances de la filière plus sensibilisées aujourd’hui à la problématique sanitaire ? Le rôle des praticiens de terrain y est-il renforcé ?

J.-Y. G. : Les professionnels de la filière course sont largement convaincus de la problématique sanitaire et de l’intérêt d’avoir une politique en la matière bien structurée. Ceux-ci nous soutiennent d’ailleurs fortement dans le Respe. Dans le cadre de la rénovation sur le mandat sanitaire, l’Avef a, par ailleurs, argumenté auprès de la DGAL1 sur l’intérêt de rendre obligatoire la déclaration d’un vétérinaire sanitaire pour tout détenteur de 3 équidés ou plus. Cette obligation devrait être effective d’ici peu.

La filière sportive est sans doute moins consciente des dangers sanitaires lors des grands rassemblements d’équidés (Lamotte-Beuvron, etc.). Au Respe de convaincre celle-ci de participer plus activement à ses missions, notamment par le biais de la prise en charge d’analyses de dépistages, par exemple.

La S.V. : L’identification équine n’est-elle pas aussi une pierre angulaire ?

J.-Y. G. : Tout à fait. Aujourd’hui, celle-ci est efficiente, même s’il y a sans doute encore de nombreux chevaux et ânes “tondeuses à gazon” qui ne sont pas identifiés. La profession a été un acteur majeur de la mise en place de ce dispositif. Dans un avenir sans doute proche, en raison du désengagement de l’IFCE de ses activités du secteur marchand (identification de terrain et étalonnage), la quasi-totalité de l’identification équine sera réalisée par les vétérinaires, sous conditions de formation et de points de contrôle qualité. Les praticiens doivent être des ambassadeurs de la prévention sanitaire. C’est pour cela que l’Avef s’est investie dans le Respe.

  • 1 Direction générale de l’alimentation.

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