Le burn out, quelles préventions et comment y remédier ? - La Semaine Vétérinaire n° 1468 du 28/10/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1468 du 28/10/2011

HOMMAGE

Entre nous

FORUM

Auteur(s) : CÉLINE CARLES

Par une association d’aide aux détresses morales

Édith Beaumont-Graff, praticienne à Nîmes (Gard).

Personne n’est à l’abri d’un burn out, dont les signes méritent d’être connus et repérés, le cas échéant. Pour l’éviter, je pense qu’il est nécessaire de savoir garder un juste équilibre physique et mental, en composant entre son travail et sa vie personnelle : pauses dans la journée, repos, congés… et tout simplement s’occuper de soi sans culpabiliser.

Un autre point essentiel consiste à ne pas s’isoler socialement, car le burn out est souvent accompagné d’une mauvaise estime de soi et d’une tendance à se renfermer. Le soutien peut venir de la famille, des amis, éventuellement d’un médecin ou d’un psychologue, mais aussi d’associations. L’une d’entre elles, Vétos-Entraide, dont j’assure la présidence depuis deux ans, a développé des outils pour reconnaître ce syndrome et échanger avec d’autres praticiens sur la liste de discussion. Un groupe de 12 écoutants qui traitent de tous les sujets de détresse morale est également accessible par téléphone, par courriel ou par courrier1. Par ailleurs, des miniforums et la journée de formation « Véto, boulot, bobo » organisée le 17 novembre prochain, permettent d’aborder, entre autres sujets, la problématique du burn out. La prévention passe aussi par l’information que l’association s’efforce de diffuser. Elle se déroule au niveau des conseils régionaux de l’Ordre via des plaquettes descriptives des possibilités d’aide, et auprès des étudiants, par une tournée des écoles.

Savoir prendre du repos et faire du sport

Yves Quemener, praticien à Luchon (Haute-Garonne).

Passées les premières années d’exercice où nous mettons un point d’honneur à être toujours prêts à intervenir, de jour comme de nuit, nous sommes contraints de reconsidérer notre conception et notre rythme de travail, au risque de s’épuiser totalement et de devenir, par là même, improductifs. Je pense que notre profession est particulièrement exposée au burn out en raison de notre implication dans les intérêts de nos clients. Pour s’en prémunir, il est primordial de se ménager des moments de repos, de trouver d’autres centres d’intérêt que son travail et de prendre de la distance. En exerçant seul, il est vrai qu’il est difficile de libérer du temps pour soi, mais grâce au téléphone portable, il est maintenant possible de rester joignable par ses clients tout en exerçant d’autres activités.

Pour moi, le sport est le meilleur moyen d’évacuer le stress. Repos et apaisement par une activité physique sont les clés d’une meilleure efficacité au travail. L’important est de trouver son propre modus vivendi. Les rencontres avec les confrères ou des professionnels d’autres branches, les stages sur la gestion du stress auxquels nous pouvons participer, sont aussi des occasions pour partager les difficultés et mieux les vivre. Ces échanges sont utiles pour ne pas se sentir marginalisé et posséder une meilleure estime de soi.

Oser poser des limites et relativiser

Stéphanie Poquet, praticienne à Paris.

Du fait de ses contraintes, notre travail peut aisément nous submerger si des limites ne sont pas fixées. Il convient d’abord de se protéger émotionnellement en évitant de trop s’attacher aux animaux traités et aux clients, sous peine de partager les mêmes émotions. Ensuite, il est important de savoir dire non aux personnes qui viennent sans rendez-vous, de fermer la clinique à l’heure du déjeuner ou encore de référer aux structures d’urgences quand les horaires sont dépassés.

La pause déjeuner est essentielle pour décompresser, tout comme une coupure dans la semaine pour gérer ses obligations privées. Garder du temps pour les loisirs, le sport, et surtout sa famille est un bon moyen de se ressourcer. Personnellement, c’est par des activités externes au travail que je me détache du cercle “métro-boulot-dodo”. Se reposer ne suffit pas, j’ai besoin de me changer les idées pour recommencer la semaine avec autant d’enthousiasme que la précédente.

Je constate que mes amis vétérinaires sont eux aussi parfois découragés et épuisés. Évoquer ensemble les difficultés aide à relativiser. Au début, la passion du métier donne des ailes, mais quand la fatigue, les déceptions et le stress s’accumulent, il devient important que les efforts fournis soient reconnus. Le simple fait d’entendre de temps en temps un remerciement ou des félicitations efface tout le reste et motive à nouveau pour un bon moment.

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