Pourquoi avoir développé votre propre logiciel métier ? - La Semaine Vétérinaire n° 1464 du 30/09/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1464 du 30/09/2011

Entre nous

FORUM

Auteur(s) : MICHEL BERTROU

Un choix de liberté similaire à celui de créer sa structure

Paolo Ghelfi, praticien canin dans le IIIe arrondissement de Paris.

Aucun des logiciels commerciaux que j’avais eu l’occasion d’utiliser en France ou en Italie ne correspondait à ce que je recherchais. Ma conception du métier progresse tous les jours, je souhaitais disposer d’un logiciel structuré de manière suffisamment ouverte pour s’adapter à mon cheminement professionnel et être remanié, sans avoir à rendre de compte ni à subir les tendances générales du marché. C’est sans doute un choix de liberté assez similaire à celui de créer sa propre structure. J’avais des compétences préalables en programmation, ayant déjà réalisé en Italie un logiciel de ce type pour l’hôpital universitaire de Turin. Quand je me suis installé, je l’ai repris et modernisé.

Ce programme couvre tous les aspects cliniques et économiques et procède à l’intégration globale des données générées par la clinique. Pour développer l’approche personnalisée que je recherche de plus en plus avec ma clientèle, j’ai prévu l’individualisation des supports (étiquettes, ordonnances, comptes rendus) et la possibilité, en un clic, d’envoyer au client (par courriel ou texto) les informations qu’il demande.

J’aurais certainement fait le même choix si je m’étais associé, mais le fait d’être seul simplifie beaucoup ma maintenance informatique, car les erreurs que l’on commet soi-même sont plus faciles à identifier.

Un système modulable et accessible où que l’on soit

François Dommanget, praticien canin à La Flotte-en-Ré (Charente-Maritime).

Avec nos 10 postes informatiques situés sur 2 sites distants (où nos clients se rendent indifféremment), nous avions besoin de partager en direct les dossiers et les rendez-vous. Certains logiciels commerciaux proposent cela, mais dans des configurations encore lourdes et onéreuses. Une partie de la clientèle étant saisonnière, il était également important de pouvoir partager certaines données à distance avec des clients ou des confrères référents, à partir de n’importe quelle machine (ordinateur, tablette, téléphone). J’ai donc choisi de développer une application web, décentralisée dans un serveur auquel il suffit d’être connecté par une ligne ADSL. Je lui ai donné toutes les fonctionnalités classiques d’un logiciel métier : fichier clients, livre de recettes, édition de factures, suivi des règlements et des dépôts en banque, gestion des plannings, des rendez-vous, de la salle d’attente, archivage des données d’imagerie, d’analyses, etc. La gestion des stocks sera bientôt finalisée : via les bordereaux de livraison mailés par la centrale d’achat, les numéros de lot seront automatiquement saisis. Seule la partie comptabilité stricto sensu reste déléguée. Outre le fait que ce système est accessible depuis n’importe quel navigateur, il reste, si besoin, instantanément modulable. La seule contrepartie est le temps que j’y consacre. Si ce n’était pas une passion, il est clair que ce ne serait pas rentable.

Compléter un logiciel commercial reste une option

Cyril Chovet, praticien canin et NAC à Loos-lez-Lille (Nord).

Dans notre cas, nous n’avons pas développé de logiciel métier, mais avons choisi un logiciel commercial (Vetopartner), souple (notamment vis-à-vis du fichier clients qui peut s’adapter à la variété des nouveaux animaux de compagnie que nous soignons) et qui a la particularité de fonctionner avec une base de données “open source”. Nous pouvons ainsi, sans dépense supplémentaire, accéder à toutes les données enregistrées (clients, facturations, plannings, stocks, etc.) sans avoir à passer par le logiciel lui-même. Grâce à cela, nous avons développé un ensemble d’outils, non prévus par le logiciel métier, mais qui nous sont utiles : liaison avec le site web, gestion automatisée des plannings, suivi des recettes, des hospitalisations, des analyses, protocoles anesthésiques individualisés, statistiques sectorisées par espèces ou groupes d’espèces (par exemple : part de dentisterie dans les consultations lapin, moyenne de la durée d’hospitalisation des reptiles, saisonnalité des visites de perroquets), etc. Afin de permettre l’interface entre ces modules et le logiciel, nous avions besoin d’aménagements sur ce dernier. Son développeur a aimablement accepté de les réaliser. Si l’on ne peut pas attendre d’un logiciel commercial qu’il s’adapte totalement à nos besoins particuliers, l’apport de programmes complémentaires reste une option intéressante.

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