Pour tout savoir sur le traitement des NAC

La thérapeutique est une notion difficile à généraliser à tous les individus recensés sous l’acronyme NAC, tant il regroupe des animaux variés, aux métabolismes différents, avec pour corollaire des variabilités pharmacodynamiques, comme l’a souligné Jean-Marie Péricard, praticien à Sigean (Aude). Le vétérinaire doit jongler entre les différentes classes zoologiques et prescrire “hors AMM²” (dans le respect de la cascade) des molécules dont l’efficacité et les posologies sont mal connues pour l’animal considéré. Les prescriptions doivent être établies en tenant compte des données répertoriées dans une espèce la plus proche possible du sujet. Le praticien doit également s’assurer que l’animal soigné (volaille ou lapin) n’est pas destiné à la consommation.

Envisager l’hospitalisation à domicile

Émilie Tessier, praticienne dans le Nord, a rappelé les règles à respecter lors de l’hospitalisation d’un NAC : locaux chauffés, ventilés, calmes et placés à l’écart des carnivores, avec des cages de tailles variées, des terrariums et des incubateurs. Une attention particulière doit être portée à l’hygrométrie. Les animaux bénéficient de sorties surveillées en parc ou en extérieur (avec l’accord du propriétaire) et de visites quotidiennes de leur entourage. Le lien entre le NAC et son maître étant souvent fusionnel, l’hospitalisation peut générer un stress qui conduira alors le vétérinaire à maintenir l’animal à domicile, si le client est assez disponible.

Réalimentation et réhydratation, piliers de la prise en charge des NAC

Comme l’a précisé Xavier Ferreira, praticien à Strasbourg (Bas-Rhin), la réhydratation et le réchauffement sont les mesures prioritaires à instaurer, particulièrement chez les reptiles. Le calcul du besoin énergétique d’entretien est un préalable indispensable. Chez les tortues, le recours aux sondes d’œsophagostomie est judicieux. Le gavage à la seringue (lézard) ou par sonde (serpent) est simple, efficace et bien toléré. Chez les petits mammifères herbivores anorexiques, la réalimentation est effectuée progressivement, pour éviter les fermentations digestives et un tympanisme abdominal. Des pesées quotidiennes à heure fixe et la surveillance du transit permettent de s’assurer de l’efficacité des mesures de réalimentation. La stimulation médicamenteuse du transit se révèle souvent nécessaire, comme l’a rappelé Gersende Doumerc, exerçant en région parisienne (par exemple, métoclopramide associé à la ranitidine chez le lapin). La réalimentation des oiseaux non apprivoisés passe par l’utilisation de sondes de gavage, comme l’a développé Emmanuel Risi, consultant exclusif NAC à Nantes (Loire-Atlantique). Chez ceux élevés à la main ou présentant un lien fort avec leur propriétaire, le nourrissage à la seringue est possible. Leurs besoins métaboliques élevés et une alimentation inadaptée fournie par les clients (souvent exclusivement à base d’arachide, de tournesol et de millet) conduisent fréquemment les oiseaux à des états de dénutrition et de carences importants.

Essor de la cancérologie des petits mammifères

Jean-François Quinton, consultant exclusif NAC à Paris, a évoqué la cancérologie, un domaine en forte croissance depuis quelques années chez les petits mammifères, lié à l’allongement de leur durée de vie et de l’attachement des propriétaires à leur animal.

Le furet est sujet aux cancers (pancréas, surrénales, peau, nœuds lymphatiques). Cependant, ils sont aujourd’hui loin d’être synonymes d’une mort à court terme. Au contraire, la gestion médico-chirurgicale s’est développée et permet de suivre ces animaux sur de nombreux mois (lymphome) ou années (insulinome, maladie surrénalienne).

Chez le cobaye, les carcinomes mammaires sont fréquents dans les deux sexes, de même que les tumeurs malignes de la thyroïde et les lymphomes cutanés.

L’aérosolthérapie, incontournable en pneumologie des NAC

Christophe Bulliot, consultant NAC exclusif en région parisienne, a traité de la pneumologie, insistant sur le fait que l’hygiène de l’environnement, la présence d’agents irritants, la température, l’hygrométrie et les courants d’air sont des facteurs qui favorisent les atteintes respiratoires. Le recours à l’aérosolthérapie est primordial lors de ces affections. Au cours de la séance, le praticien doit surveiller les éventuelles réactions de panique de l’animal et la température du milieu (surchauffe possible dans de petits volumes). À l’issue de la séance, le sujet est essuyé afin de limiter la résorption de principes actifs par voie orale (toilettage). Frédéric Vlaemynck, praticien dans le Nord, a rappelé que l’oxygène est le premier médicament de l’oiseau dyspnéique.

• 1 Groupe d’étude des nouveaux animaux de compagnie de l’Afvac.

• 2 Autorisation de mise sur le marché.