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Chevaux de trait. Menace d’extinction
Actualité
Auteur(s) : Nathalie Devos
Cela peut paraître surprenant, voire choquant pour certains. Pourtant, Philippe Blondel, le président du Syndicat hippique boulonnais, n’en démord pas : « Manger de la viande de cheval peut permettre de sauver une race. » C’est ce qu’il déclare dans une récente interview accordée au journal La Voix du Nord(1). Il s’agit, en l’occurrence, de la race boulonnaise, naguère largement employée dans la région pour les travaux agricoles, le transport de marchandises et dans les mines. Selon lui, ce cheval de trait grand et puissant est aujourd’hui en danger d’extinction : « Son déclin est dû à la non-commercialisation des poulains. Par ailleurs, de 500 à 600 naissances il y a une vingtaine d’années, on est passé à 200 aujourd’hui. »
Philippe Blondel ajoute qu’il existe peu de débouchés actuellement pour cette race qui n’intéresse ni la grande distribution, ni les boucheries chevalines d’importance. Les éleveurs “bradent” leurs animaux, lesquels finiront par ne plus les motiver. Aujourd’hui, la viande de cheval est majoritairement importée des pays anglo-saxons, explique-t-il. Dans le Calaisis, les professionnels se tournent principalement vers le Royaume-Uni. Ce pays exporte massivement ses chevaux, l’hippophagie y étant pratiquement inexistante. Le prix de la viande de cheval y est donc moins élevé qu’auprès des fournisseurs français. Philippe Blondel le déplore et renchérit : « On pourrait miser sur une viande de proximité aux vertus nutritionnelles exceptionnelles » (voir encadré).
Bien que la région Nord-Pas-de-Calais reste la plus grande consommatrice de viande de cheval en France (steak, hachis, saucisson), depuis une trentaine d’années, les particuliers en mangent moins, constatent les professionnels du secteur. La démocratisation de l’équitation y est peut-être pour quelque chose, estiment-ils.
Pour sa part, Philippe Blondel conclut ainsi : « Si l’on ne veut pas que la race boulonnaise disparaisse, il faut en manger ! »
Pour les hippophages, la viande de cheval a plusieurs vertus :
– elle est riche en fer (ce qui lui confère sa couleur rouge vif) ;
– chez un homme de stature moyenne, une pièce de viande de cheval procure 84 % de l’apport journalier en fer ;
– c’est une viande moins grasse que le bœuf (une entrecôte de viande de cheval de 100 g contient 5 g de lipides, contre 8,5 g pour 100 g de bœuf).
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