Une campagne de vaccination massive contre la rage est menée chez les chiens balinais

Le premier cas de rage fatal chez l’homme à Bali a été rapporté en décembre 2009, un an après l’importation du virus sur le territoire balinais, auparavant indemne de la maladie. Depuis, 92 personnes sont décédées de la rage dans les 9comtés de Bali. Pour répondre à cet essor du virus, 100 000chiens ont été euthanasiés dans le but de contrôler sa dissémination.

La Welfare Health Organisation (WHO) affirme qu’« il n’y a aucune preuve indiquant que l’euthanasie de masse dans les populations canines ait été efficace pour éliminer la rage ». A Flores, une autre île d’Indonésie, près de 300 000 chiens, c’est-à-dire environ un tiers de la population canine, ont été tués entre 1998 et 2001 pour contrôler la maladie. A l’heure actuelle, le virus rabique y est toujours endémique. Pour que l’abattage des chiens ait une chance de succès dans l’éradication de la rage, il faudrait que la population canine, à l’heure actuelle d’environ 460 000 individus à Bali, soit réduite à 7 600, c’est-à-dire 98,5 % de moins !

L’objectif est de vacciner 70 % de la population canine

La World Society for the Protection of Animals (WSPA) et la Bali Animal Welfare Association (Bawa) ont alors développé un projet pilote de vaccination de masse à Gianyar pour en évaluer l’efficacité. L’équipe chargée de ce projet a mis en place une stratégie : elle se déplace de village en village et vaccine les animaux amenés par leurs propriétaires ou les chiens errants attrapés avec un filet. Ils reçoivent alors un collier rouge ou sont identifiés avec de la peinture temporaire. Toutes les vaccinations sont enregistrées dans un rapport. Quelques jours plus tard, une autre équipe se rend sur place et calcule le ratio de chiens vaccinés. Lorsque ce taux atteint 70 %, l’opération est considérée comme terminée dans ce village et les équipes se déplacent vers un autre.

En vaccinant environ 70 % de la population canine, la rage pourrait être éliminée du territoire balinais. En effet, le seul vecteur de la maladie en Indonésie est le chien. Même si 30 % des chiens restent non vaccinés, la “chaîne” sera trop courte pour que le virus se dissémine. En parallèle, une campagne de stérilisation des femelles est menée, pour ralentir le renouvellement de la population et augmenter le taux d’animaux vaccinés.

Depuis un an, la Bawa a vacciné environ 70 000 chiens à Gianyar et à Bangli, une autre région balinaise, ce qui a coûté l’équivalent de 75 000 € à l’association, financés par la WSPA, le Bali Street Dog Fund (Australie) et la Best Friends Animal Society (Etats-Unis).

En septembre 2010, la Bawa a reçu des fonds de la WSPA pour étendre ce projet à l’île entière. Le gouvernement s’est également impliqué et a signé avec la Bawa un accord d’aide pour vacciner 400 000 chiens. Selon la fondatrice de la Bawa, Janice Girardi, l’aide du gouvernement est un pas en avant historique en ce qui concerne la lutte contre la rage, et de loin l’avancée la plus importante depuis que le virus a fait son apparition à Bali.

• Plus de renseignements sur www.bawabali.com